Quelle stratégie de frappe adoptée après l'incinération des livres du code négririer? Quelle réponse adoptée face aux tirs nourris des leaders de tous bords contre les dirigeants de IRA? Quelle riposte à adopter face à l'expropriation des terres des populations h'ratines? Tels sont les grands axes qui fonderont trois jours durant les journées de réflexion organisées par le mouvement abolitionniste IRA. Procédant au lancement, ce jeudi 17 juillet de ces assises, une première, son président Biram Dah Abeïd a convié les cadres, militants et sympathisants de son organisation à murir une réflexion sur le parcours qualifié de « belle aventure » de IRA. Une structure lancée le 23 octobre 2008 par sept personnes. Ce beau parcours a été parsemé d'embûches et de bien d'obstacles, dira Biram sous un tonnerre d'applaudissements des militants qui se sont déplacés en masse.  »Nous connaissons jusqu'à présent des périodes d'hostilités de la part des leaders h'ratines et négromauritaniens sans compter celles des forces centrifuges issus des milieux esclavagistes. Grâce à l'engagement sans faille et à l'esprit de sacrifice de nos militants, nous avons réalisé des victoires avec cette belle reconnaissance mondiale », fera remarquer le leader abolitionniste.

Cette période difficile culminera, poursuit-il, avec la présidentielle du 21 juin. Le candidat issu des milieux humbles, en dépit de l'embargo des hommes d'affaires de la gabegie, réalisera un score qui dépasse celui des trois candidats de la présidentielle de 2007 (Jemil Mansour, Saleh Hannena et Mohamed Ould Maouloud), en dépit de la fraude massive.

Notons que ces journées de réflexion seront marquées par la tenue de conférences suivies de discussions entre les panélistes et l'auditoire.

Rappelons que peu avant le démarrage de ce forum, des militants de IRA ont tenu deux sit in devant le ministère de la Justice et la Prison civile de Nouakchott suivis d'une marche pour réclamer la mise en liberté immédiate et sans condition de leurs camarades: Cheikh Ould Vall, Hannena Ould M'Boïrick et Boubacar Ould Yatma. Des actions similaires avaient été entreprises le jeudi dernier. Pour IRA, « Hanana Ould MBoïrick et Boubacar Ould Yatma, qui purgent une peine d’un an d’emprisonnement ferme et Cheikh Ould Vall, condamné à 6 mois, sont des détenus d’opinion, dont le seul tort est de s’être opposé à l’accaparement forcé de terres agricoles au profit d’hommes d’affaires ».

« Nous avons tenu des sit in devant les locaux du ministère de la Justice et de la prison civile pour dénoncer la poursuite de l’emprisonnement de nos trois camarades. Ils ont été arrêtés il y a quatre mois de cela parce que tout simplement ils ont osé s’élever contre les expropriations de terres dont sont généralement victimes les pauvres populations de Dar Naim, d’Arafat, de M’Bout et partout dans le pays » tonne le chargé des relations extérieures de l’IRA,  Balla Touré. Malheureusement, « ceux qui se lèvent contre l’injustice se retrouvent derrière les barreaux et ceux qui s’adonnent à l’injustice sont en liberté ». « C’est injuste » dénonce-t-il.