L'Autorité Arabe pour l’Investissement et le Développement Agricole (AAAID)- a renoncé à l’exploitation de 3200 hectares de terres situées dans la commune de Dar El Barka (Sud de la Mauritanie-vallée du fleuve), précédemment acquis sur la base d’une convention signée avec le gouvernement mauritanien en avril dernier.
La renonciation de l'agence à l'exploitation de ces terres est motivée par un conflit né de la ferme opposition des populations de trois communes rurales (Dar El Barka, Dar El Avia et Ould Birom), qui ont contesté l’attribution opérée par les autorités sans leur consultation préalable.
« La décision de l'Agence a été notifiée aux représentants de ces communautés par le premier Ministre mauritanien, Yahya Ould Hademine, au cours d’une audience qui s’est déroulée le mardi 08 septembre dernier », annonce à la PANA Sarr Mamadou, président du Forum National des Organisations de Droits Humains (FONADH)-un collectif d’ONG fortement impliqué dans la lutte contre l’accaparement des terres au détriment des communautés.
La délégation reçue par le premier Ministre mauritanien était conduite par M. Kane Tijane, haut cadre à la retraite ex Directeur Général de la défunte Banque Mauritanienne pour le Développement et le Commerce (BMDC).
L’opposition active des populations des 3 communes a été l’origine d’incidents ayant entraîné l’arrestation de deux individus, placés en détention à la prison d’Aleg (250 kilomètres au Sud/Est de Nouakchott), qui ont retrouvé la liberté mardi dernier à la faveur du nouveau climat de détente née de la décision de l’AAAID.
Le président du FONADH explique la renonciation de cette agence par un principe basique selon lequel « aucun investisseur ne voudrait mettre son capital dans une affaire au centre d’un conflit ».
Toutefois, au-delà du cas de Dar El Barka «qui représente une demi-victoire », M. Sarr plaide pour la tenue en Mauritanie « d’Etats Généraux sur la question foncière, en vue de prévenir les conflits et favoriser la cohésion sociale ».
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !