Guetna 2014 : Ambiance morose à Tidjikja

16 July, 2014 - 12:26

La guetna, cette période très prisée des exploitants de palmiers dattiers, bat son plein à Tidjikja. Mais contrairement à l’an passé, l’ambiance est très morose, reconnaît Yahya ould Béchir, l’un des plus grands exploitants  du terroir, joint par téléphone, à Tidjikja.  Et pour cause, la faiblesse de la production,  particulièrement chez ceux ne disposant pas d’eau et de moyens d’exhaure appropriés. Il s’y ajoute,  signale  Ould Béchir, la présence d’une maladie due à un insecte qui a sévi dans l’oued et affecté la production. Seuls ceux qui  disposent  de gros moyens peuvent  produire de bonnes dattes  ou se les procurer dans le marché, particulièrement  la très prisée mehboula.  Le mois béni du Ramadan n’ pas lui aussi facilité la tâche aux  vacanciers.  Mais la principale cause de ce faible engouement des producteurs  et des vacanciers,  est l’absence  cette année du festival  annuel  des dattes, une occasion de retrouvailles, d’échanges d’expériences des oasiens, mais surtout de la vente de la production.

En cette année 2014, le festival se tient à Atar, la  décision d’instituer  un festival tournant a été prise au terme du dernier festival 2013 à Tidjikja.

Résultat des courses,  peu de monde  s’est rué à Tidjikja  où  les populations ne manquent pas de regretter déjà leur festival. Les exploitants  retrouvent entre les bras  une  production qu’un marché très exigu  ne peut absorber et les vaines tentatives de créer à Nouakchott un magasin de vente de la production venue de Tidjikja se heurtent à des contraintes techniques.

 

Institué en  juillet 2010 par Mohamed Biha, ancien maire de Tidjikja,  le festival des dattes a permis  à la ville de se faire connaître et découvrir par des  milliers de festivaliers, aux producteurs de la ville mais aussi  des zones oasiennes d’écouler  leur production pendant  le festival qui dure 3 à 4 jours. Parallèlement  à cela, la commune a réussi à attirer certains investissements qui ont permis, non seulement de  désenclaver  les 40 km de l’oued, mais  aussi de le doter de l’électricité, grâce à une extension du réseau  électrique. Une aubaine pour  certains  producteurs qui utilisent désormais  l’électricité pour irriguer leurs palmiers, et par ricochet, améliorer la production et la qualité des variétés locales.