Selon l’article premier d’un arrêté portant le numéro 1347, en date du 22 Juillet 2015, dûment signé par le ministre des Finances, Moktar ould Djay : « sont cédés à titre définitif, au profit de sept permissionnaires ayant satisfait aux obligations de mise en valeur, leurs terrains situés à Nouakchott […] ». Comme de tradition, le ministre invoque la traditionnelle formule « vu le Code général des impôts ; vu l’Ordonnance 83-127 du 05 Juin 1983 portant réorganisation foncière et domaniale ; vu le Décret 157/2007 du 06 Septembre 2007 » et autres « vus » à n’en plus finir, pour motiver son décret. Mais deux choses attirent particulièrement l’attention. Par sa signature, la voie est normalement ouverte à tous ceux qui attendent, depuis plus d’un an, leur titre foncier. La mesure ne devrait pas être exceptionnelle. Surtout que son Excellence monsieur le ministre des Finances aime toujours défier quiconque à lui présenter une quelconque anomalie dans sa gestion, même du temps où il n’était encore que le directeur général des Impôts. L’autre « détail » du décret est la nature des bénéficiaires de la mesure dont un n’est autre qu’Abdel Aziz ould Eleya – père de qui, selon vous ? – détenteur de la demande d’attribution définitive 12689 du 31/12/2014 ; du permis d’occuper 1930, en date du 07/12/2003 ; du procès-verbal du constat de mise en valeur, en date du 31/12/2014 ; pour un terrain d’une superficie de 750 m², lot 1109 F Nord, secteur 5, Tevragh Zeïna. Une histoire de terre qui tombe du ciel. Directement sur la tête de quelques providentielles personnes. Un dossier qui fait beaucoup jaser à Nouakchott. Les constructions de l’Ecole de la police. Les attributions de Soukouk. Les ventes de plus de deux cents lots, sur des axes stratégiques de la capitale. Le scandale de la réhabilitation des quartiers précaires de Nouakchott. La vente aux enchères, le 1er Octobre prochain, des écoles publiques de Justice 1, du Marché 2 et de l’école 6 de la Médina 3.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !