Pouvoir–FNDU : Bodiel va-t-il jouer le « facilitateur » ?

27 August, 2015 - 01:46

Après la réponse négative du FNDU à la lettre du ministre secrétaire général de la Présidence invitant les partis politiques à un dialogue avant le 7 Septembre, la CUPAD que dirige le président du parti El Wiam, Boydiel Ould Houmeïd demande, au gouvernement, de surseoir à la date prévue, afin de donner chance aux négociations. Une position différente de celle du FNDU estimant qu’en agissant de la sorte, le pouvoir a claqué la porte au dialogue. Pourtant, au lendemain de la publication des missives de l’ancien PM, des rumeurs avaient circulé, dans notre petite capitale, laissant croire que le président Messaoud était très réservé sur l’invite du monsieur Dialogue, d’autres allant jusqu’à dire que le président de l’APP « conditionnait » son acceptation à la présence du FNDU à la table des négociations.

Mais que pourrait donc faire le président de ce pôle, pour rapprocher les positions, entre un FNDU dont les rapports ne sont pas les meilleurs avec la CUPAD et, surtout, son président, suspecté, à tort ou à raison, de « sympathies » pour le pouvoir ? Le FNDU a déjà fait connaître son refus, estimant qu’en rompant unilatéralement le processus entamé depuis quelques mois, le pouvoir a fini de prouver, si besoin était, qu’il ne « respecte pas ses engagements ni la parole donnée ». A cela, il faudrait ajouter que la CUPAD avait crié à sa marginalisation, dans le processus entamé entre le pouvoir et le FNDU. Le président Boydiel, qui entretiendrait de bons rapports avec le docteur Moulaye ould Mohamled Laghdaf et son patron, le président Mohamed ould Abdel Aziz, pourrait-il amener ce dernier à reconsidérer sa position, pour relancer le processus au point mort, et, surtout, convaincre le FNDU de la « sincérité » du pouvoir à engager un dialogue « franc, inclusif et sincère » ; de retourner à la table des négociations ? Wait and see mais il n’y a guère à parier là-dessus…

Pour la petite histoire, on se rappelle que le président Messaoud avait déjà sué sang et eau à convaincre ses collègues de l’opposition de le suivre, d’abord pour le dialogue de 2011, ensuite pour son compromis national et, enfin, pour le dialogue qu’il prône depuis la fin des dernières élections municipales, législatives et présidentielle de 2013-2014. Avec les piètres résultats qu’on sait… Dire que la tâche n’est pas facile pour le président d’El Wiam est donc plus qu’un euphémisme…

Autre problème, dans sa réponse rapportée par la presse, le président Boydiel invite le pouvoir à accorder le temps nécessaire pour convenir d’une date, d’un agenda et des thèmes. Pourtant, dans leurs différents documents, les partenaires ont tous donné leur vision, leur attente et les sujets à débattre. Il reste seulement à les harmoniser et à fixer une date consensuelle. Les préliminaires entre les deux camps s’étaient conclus par un échange de documents, soldé sur un premier accroc : la délégation conduite par le docteur Moulaye ould Mohamed Lagdhaf refusa de consigner par écrit ses observations sur la vision du FNDU. Depuis, les deux camps s’étaient murés dans un silence troublant jusqu’à ce que le président de l’UPR accuse, dans une récente interview, l’opposition de « freiner » le dialogue. Quelques jours plus tard, le monsieur Dialogue du pouvoir se fendait de sa missive aux partis politiques, jetant ainsi un gros pavé dans une mare déjà copieusement troublée par le « manque de confiance » entre les vis-à-vis…

DL