Les militants antiesclavagistes condamnés à 2 ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Rosso, verdict confirmé jeudi dernier par la cour d’appel d’Aleg, ont bénéficié de toutes les garanties consenties à la défense par le Code de Procédure (CPP), a affirmé vendredi soir, au cours d’une conférence de presse, le Procureur Général prés la cour suprême de Mauritanie, Abderahmane Ould Abdy.
Ces militants antiesclavagistes sont Birame Ould Dah Ould Abeid, président de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA)-prix des Nations Unies pour les droits de l’homme en décembre 2013, et candidat classé deuxième à l’occasion de l’élection présidentielle du 21 juin 2014, Brahim Ould Ramdhane, vice-président de l’IRA et Sow Djibi, Secrétaire Général de l’ONG « Kawtal Yelitaaré ».
Ils ont été condamnés à 2 ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Rosso pour « troubles à l’ordre public et administration d’associations illégales » suite à l’organisation d’une caravane « contre l’esclavage foncier et les expropriations » dans la vallée du fleuve Sénégal, en janvier 2015.
« Le jugement en correctionnel condamnant Birame Ould Dah Ould Abeid, Brahim Ould Ramdhane et Sow Djibi, pour incitation au rassemblement et à la révolte, résistance et agression contre la force publique, violence et création d’organisation non autorisée, est conforme aux articles 101 à 105, 191 à 194 et 204 du Code Pénal (CP), ainsi qu’à l’article 08 de la loi 98/64 sur les associations », a déclaré Ould Abdy.
Le Procureur Général a par ailleurs défendu «la compétence de la cour d’appel d’Aleg à statuer sur cette affaire, sur la base d’un arrêt de la cour suprême ».
Ainsi, le refus de comparaître des prévenus et le boycott du collectif des avocats de la défense après avoir été régulièrement convoqués « n’entame en rien la légalité des conditions de déroulement du procès en appel du 20 août2015 », selon lui.