Les assassins du jeune Ould Dah écroués
La partie sud est de la ville de Nouakchott constitue une zone a très haut risque, de l’avis de tous les observateurs. Il est désormais risqué de sortir dès le crépuscule, partout à Arafat. Depuis plus de trois mois, une bande sème la terreur dans plusieurs de ses quartiers. Ils ne se déplacent qu’en groupes, charcutent leurs victimes au poignard, avant de les déplumer et disparaître. Cette bande, qui opère très tôt en soirée, a fait des dizaines de victimes dont un policier. On ne sait pas pourquoi les agents des quatre commissariats d’Arafat se sont si longtemps entêtés à ignorer son existence, bien qu’elle ait commis des agressions presque chaque jour.
La semaine passée, un pauvre jeune homme qui s’apprête à rentrer chez lui en vacances passe par le quartier Four Ramadan. Quatre « djenks » lui sautent dessus, le criblant de coups de couteau. Une fois mort, ils s’emparent de son téléphone portable et s’enfuient. Son cadavre passe presque une journée entière, sans être identifié. Certains de ses parents finissent par venir à la morgue et le reconnaître.
La police ouvre alors une enquête et ne tarde pas à suspecter les occupants d’une maison à Charm El Cheikh. Les lieux sont encerclés le même jour avant d’être investis. Quatre suspects y sont arrêtés ; avant deux autres, un peu plus tard. Leurs déclarations permettent d’identifier les quatre qui auraient poignardé et tué Ould Dah. Il s’agit de deux récidivistes relâchés de la prison de Nouadhibou, il y a trois mois : M’Barek « Lekhal » et Ghalidou Sow. Leurs deux autres complices sont deux jeunes évadés du centre de détention des mineurs d’El Mina : Zoubeïr et Abdallahi ould Mahmoud. Après trois jours de garde à vue au commissariat de police d’Arafat 4, les suspects ont été déférés au parquet de la wilaya sud. Les deux bandits adultes ont été écroués à Dar Naïm, tandis que les quatre autres ont été incarcérés à la prison centrale.
Un jeune homme tue son ami au cours d’une bagarre
Au quartier PK10, la vie nocturne est active, en ces jours caniculaires d’hivernage. Entre huit heures et deux heures du matin, tout le monde reste hors des maisons et cabanes. Les rues restent animées jusqu'à des heures tardives. Un groupe de jeunes hommes se trouvait dans une salle de jeu« play station », le mercredi 12 Août vers 23 heures. On joue, tour à tour, avec les machines et écrans. Certains se font reproduire les matchs des grandes équipes. D’autres sont aux courses de Formule 1, d’autres encore aux bandits filés par une voiture de police. Soudain, une altercation éclate, entre deux jeunes hommes amis et voisins. Leurs amis tentent de les raisonner. Chacun est conduit vers un coin différent de la salle. Mais les voilà à« se jeter des mots » et tout empire. L’un d’eux fini par gifler l’autre qui ne peut lui rendre sa monnaie car on intervient à nouveau pour les séparer. Le giflé rumine sa vengeance et finira, hélas, par surprendre le gifleur, lui assénant force coups de poignard au thorax. Le malheureux succombe à ses blessures une heure plus tard. La police ne s’est présentée que trop tard. Ils sont allés cueillir le meurtrier chez lui pour le placer en garde à vue au commissariat de Riyad 1.
Un bandit en tenue militaire blesse un commerçant
Le centre-ville de Nouakchott reste une destination privilégiée des malfaiteurs durant la journée. Des pickpockets et voleurs rôdent entre le marché Capitale et celui des denrées alimentaires, Charee Errizgh. D’autres se dirigent vers les banques et autres compagnies d’assurances, à l’affût de la moindre occasion de piquer quelque chose. Des bandes, comme celles de « Lehnech » , Hassen « Zegueb » ou « Boudou », fréquentent certaines zones et y opèrent, parfois, en plein jour.
Le jeudi 13 Août vers quatorze heures, voici un boutiquier d’habits seul dans son échoppe, non loin du camp de la Garde. Un homme en tenue militaire se présente. Il lui demande de voir un boubou exposé sur l’étagère. Lorsque le vendeur se tourne pour la prendre, le pseudo-militaire en profite pour lui asséner un terrible coup au visage, avec un objet tranchant qu’il cachait sous sa tenue. Le vendeur s’écroule, le visage en sang, et appelle au secours. Le bandit s’empare de quelques boubous et fuit. Les appels du blessé alertent des passants qui se lancent à la poursuite du fuyard. Celui-ci finit par jeter les boubous et disparaît.
Le blessé est évacué au CHN où, nous a-t-on fait savoir, ses jours ne sont pas menacés. La police vient dresser constat pour ouvrir une enquête. On pense qu’il pourrait s’agir d’un repris de justice radié de l’armée, il y a quelques années, appelé Abeïdou, tout juste relâché de prison
Mosy