Ayant lu, avec l’intérêt généralement accordé à l’instruction, l’article consacré par le colonel à la retraite Oumar ould Beibacar, à la dénomination du nouvel aéroport de Nouakchott . J’avoue que je ne m’attendais ni à ce tollé médiatique sans précédent qu’il a soulevé, ni à cette levée de boucliers érigée en débat à son sujet et qui n’épargne désormais aucune dimension de la retenue légendaire des mauritaniens.
Sans être spécialiste de la question et m’efforçant d’habitude à rester à distance égale entre les différentes interprétations de l’histoire de la Mauritanie, dont je connais la relativité et l’absence de neutralité, j’ai quand même remarqué que l’article de colonel Beibacar est étoffé d’indications précises concernant les noms, les dates, les lieux, le nombre des assaillants de des troupes, les motifs etc.
J’ai également constaté que les réactions écrites qu’il a suscitées sur les sites d’information et sur les réseaux sociaux ne comportent aucun élément susceptible de mettre valablement en doute les conclusions auxquelles il a abouti, notamment celles qui concernent les velléités du Ghazzi venu de Rio de Oro.
J’ai enfin constaté que la tonalité de l’article du colonel obéit à la technique de narration, comme nous l’avons connu chez tous ceux qui ont abordé l’histoire coloniale de la Mauritanie au moment où celle des réactions qui sont opposées est émaillée d’invectives et de ripostes, d’autant plus subjectives qu’elles sont à connotations d’insultes .
A mon sens, ce débat, loin d’être clos, a démontré que ceux qui tentent de réfuter les thèses du colonel ould Beibacar, sont à court d’arguments, tout comme ils semblent enfermés dans une logique négationniste et tribaliste qui ne sied ni à l’histoire, ni au droit de l’information que notre élite doit au peuple mauritanien.
Je pense par ailleurs, qu’indépendamment du nom donné à l’aéroport de Nouakchott, les faits marquant de l’histoire de la Mauritanie, doivent être respectés dans leurs mobiles, leurs objectifs et leurs aboutissements quelle qu’en soit la finalité.
Je pense aussi que les thèses avancées par le colonel Beibacar, et qui semblent lever certaines équivoques sur le déroulement de le résistance armée dans notre pays, méritent plus d’attention et d’expertise, pour en établir la vivacité, en élucider les zones d’ombre ou en réfuter les éléments de preuve.
Mais je ne me fais guère d’illusions, sachant que cette discipline dans le débat contradictoire , relève d’une dialectique que notre peuple a abandonnée depuis belle lurette pour glorifier la philosophie du faux qui a commencé par nos écritures comptables , en passant par le double emploi domanial et qui finit aujourd’hui dans ce que nous avons de plus cher, une écriture erronée de notre histoire.
E.SIDI BOUBACAR