Faits divers… Faits divers… Faits divers…

13 August, 2015 - 02:42

Nouveau meurtre a Arafat

Arafat demeure sous le régime de l’insécurité, malgré la présence de trois commissariats de police et d’un groupement de la Garde. Les statistiques des crimes perpétrés dans ses quartiers, au cours des trois derniers mois, sont sans appel : pas moins de six meurtres, plusieurs dizaines de vols à main armée et agressions. Cambriolages et braquages sont lot quotidien.

Jeudi 6 Août, vers 21 heures, un jeune homme passe tout près du four Ramadan, au quartier poteau 15. Le voilà attaqué par quatre gaillards qui lui portent plusieurs coups de poignard. Il s’écroule et, tandis qu’il baigne dans son sang, ils lui vident les poches, récupèrent un téléphone de valeur et disparaissent. Bientôt évacué à l’hôpital de l’Amitié d’Arafat, on ne peut malheureusement qu’y constater son décès. Le procureur de la République ne s’est présenté que vers une heure du matin. Le cadavre de ce jeune inconnu est resté exposé à la morgue jusqu’au milieu de la journée du vendredi, sans que ses parents ne se manifestent.

Cette même bande, composée de plusieurs membres « de teint foncé », selon divers témoignages concordants, aurait déjà tué trois personnes et grièvement blessé un jeune homme, non loin du marché d’Arafat. Leurs mobiles, prétend l’opinion, seraient plus racistes que crapuleux car ils n’attaquent que ceux qui ont le teint clair et tuent avant même de s’emparer de quoi que ce soit. Quoiqu’il en soit, il est grand temps que les autorités mettent fin à ces actes ignobles.

 

Des gendarmes qui ne rient pas

Dans le conscient collectif des Mauritaniens, le gendarme incarne l’Etat, l’autorité, la responsabilité et la rigueur. La Gendarmerie nationale a cette réputation de toujours respecter la chose publique et le citoyen. A contrario de divers éléments de la police, jugés « peu crédibles ». Malheureusement, certains nouveaux gendarmes commencent à adopter un comportement « peu orthodoxe ». La semaine passée, un ami qui transportait sa famille vers Boutilimit en a fait les frais, au poste du PK 90. Comme l’intérieur de sa Toyota Avensis personnelle était déjà lourdement chargée, il avait jugé utile de fixer un panier, contenant des habits et un sac de légumes, sur le porte-bagages. Aucun des postes précédents sur sa route – police, gendarmerie, GSSR – ne s’en était formalisé, ne voyant, en cet équipage, qu’une famille en déplacement et lui faisant, tout simplement, signe de poursuivre son chemin.

Les voici arrivés au PK 90. Le gendarme en faction laisse passer un minibus qui porte environ deux tonnes sur son porte-bagages et ordonne, par contre, à la Toyota Avensis, de s’arrêter. Le pater familias s’exécute, le gendarme vient saluer et demander les papiers du véhicule qui lui sont aussitôt remis. Sans y jeter le moindre coup d’œil, il retourne vers son collègue et une longue attente commence, sous le soleil de plomb. Finalement, le gendarme revient et ordonne de garer plus loin. « Mes papiers sont en règle », rétorque l’homme. « Tu transportes des bagages en haut et c’est interdit », répond le gendarme, tout en faisant signe à une Renault 21 chargée de plus d’une tonne sur son porte-bagages de continuer sa route ! « Tu vas payer une contravention de six mille ouguiyas. – Vous laissez passer des tonnes et vous allez m’amender pour un panier et un sac ? » Croyant que le chef de poste serait plus compréhensif, notre ami part le voir. La réponse fuse, cinglante. « Donne quelque chose à ces pauvres emprisonnés dans cette brousse, prends tes papiers et va-t’en ! – Jamais, je préfère retourner à Nouakchott et payer l’amende au Trésor ! » Sa femme intervient : « Laisse nous partir, nous allons loin et les enfants ont soif ». Résigné, le papa tend un billet de 2 000 UM que les lascars empochent sans hésiter. Racketteurs, présentez-vous donc à l’examen de la gendarmerie : il semble qu’elle offre, elle aussi désormais, des opportunités…

 

Hold-up à l’entrée d’une banque

Confuse, une de nos sources d’information nous a fait écrire, dans les colonnes de notre édition passée, qu’un hold-up avait eu lieu à l’agence de la Société Générale sise à Capitale. En fait, cette affaire a plutôt eu lieu cent mètres plus loin, à l’entrée d’une autre agence, celle de la BPM, qui jouxte le marché. Un jeune homme, armé d’un pistolet, a subtilisé, à un client, quinze mille ouguiyas que celui-ci venait de tirer de son compte. Tenant tout le monde sous la menace de son arme, le lascar leur ordonne de se tenir tranquille pour qu’il puisse se retirer en douceur et disparaître. Panique des clients et employées dont certaines se mettent à hurler. Entré dans la foule du marché, le voleur s’y croit à l’abri, range son pistolet et marche lentement, comme si de rien n’était. Mais des agents de sécurité de la banque le filaient déjà, discrètement, et, le voyant enfin tranquille, lui sautent dessus, pour l’immobiliser, lui retirer l’arme et récupérer l’argent. Confusion la plus totale, entre-temps : des gens fuyaient en tous sens, on ne savait pas de quoi il en retournait vraiment, certains croyaient à un incendie, d’autres évoquaient une masse électrique, un autre groupe faisait circuler la rumeur que des bandits pillaient le marché…mais l’intervention des agents de sécurité dessille les yeux et le bandit se fait bien tabasser par la foule, avant d’être remis à des agents de police qui l’embarquent au commissariat de police de Tevragh Zeina 1. On y saura bientôt qu’il s’agit d’un récidiviste nommé Bebbé, sorti tout juste de prison. L’arme qu’il a utilisée n’était un jouet pour enfant ! Après quelques jours en garde à vue, Bebbé a été déféré et écroué. Notons enfin qu’au cours des deux dernières semaines, plusieurs personnes ont également été victimes de vols devant les banques.

 

Mosy