Voilà plusieurs jours que les raids israéliens continuent sur Gaza. Plusieurs centaines de morts dont des enfants et des vieillards tombent lâchement tués sous les yeux impassibles de ce qui est pompeusement appelée la communauté internationale. La barbarie est montrée en direct sur les chaînes satellitaires des télévisions mondiales. Les réunions des ministres des affaires étrangères du monde arabe par-ci et les simulacres d’injonctions de certaines puissances étrangères par là ne feront rien. L’expansionnisme et la barbarie sionistes narguent le monde. Le monde n’est plus qu’une véritable jungle où la raison du plus fort est toujours la meilleure.
Loin des territoires palestiniens, quelque part vers Mbout, d’autres populations subissent un autre calvaire. Il ya dix jours, une pluie torrentielle de plusieurs centaines de millimètres a inondé la ville. En plus des eaux de pluie, celles de ruissellement se déversant des hauteurs du barrage de Foum Gleita ont plongé la petite ville dans les mares. Une véritable catastrophe face à laquelle les autorités ne sont intervenues ni rapidement ni efficacement. Normal. En Mauritanie, les secours aux catastrophes sont souvent improvisés. Aucun mécanisme d’intervention systématique n’est prévu dans des zones potentiellement dangereuses où en période d’hivernage la moindre précaution est de prévoir un système d’intervention pour faire face aux éventuels drames. Que de fois des incendies se déclarent sans que rien ne puisse être fait pour maîtriser les feux. Les services régionaux de la protection civile datent juste de quelques trois à quatre ans. Il y a quelques années, il a fallu l’intervention des pompiers de Rosso Sénégal pour faire face à un grand incendie qui a failli venir sur le « sec et l’humide » en se déclarant au principal marché de Rosso, l’une des plus grandes capitales nationales ne disposant même pas à l’époque d’un service de protection civile. D’autre part, rien à dire sur la collecte de fonds au profit des frères de Gaza. C’est évidemment une bonne chose. Ce que des organisations nationales font à cœur joie et auquel des politiques appellent intensément. Plusieurs dizaines de millions seraient déjà rassemblés à cette fin. Or, plus prés de nous, les populations de Mbout souffrent seules le martyr, dépourvues de tout. Et à quelques rares exceptions personne n’en parle. Même pas ces organisations nationales pourtant si promptes à intervenir ailleurs. L’impression est alors de croire que les Mauritaniens sont hypocrites. Sinon c’est quoi alors que d’aller chercher les pauvres en Azawad ou à Mberra quand ils sont légion dans les kebbas de Nouakchott et des adwabas de l’intérieur et d’aller consoler les victimes des catastrophes à Gaza quand des nationaux croupissent et meurent seuls sans secours, noyés dans les eaux ruisselantes des pluies.