Des efforts considérables ont été déployés, au ministère de l’Education, pour remettre les pendules de l’enseignement à l’heure. Mais, au Trarza, cela s’est traduit par une véritable pagaille « organisée » en vue de satisfaire quelques intérêts égoïstes et malsains. Fruits pourris de ces manœuvres, les résultats catastrophiques des examens du Bac, du Brevet et du concours d’entrée en première année secondaire…
Le Trarza, jadis grenier des cadres de ce pays, est aujourd’hui à la traîne. Avec, pour toute dernière couronne, l’année la plus noire de toute l’histoire de l’éducation. Tout a commencé par le parachutage, à la Direction Régionale de l’Education Nationale (DREN), d’un inspecteur-adjoint qui n’a de référence que celle de son père, grand marabout de la place. Parachutage sur recommandation politique, s’il vous plaît. Et, comme un malheur ne vient jamais seul, s’en est suivie la nomination d’un Inspecteur Départemental de l’Education Nationale (IDEN) dont la nonchalance est légendaire.
Première bourde du DREN : le mouvement des enseignants et directeurs des établissements primaires. Tous les enseignants mutés ne l’ont été que sur connotation politique, tribale ou raciale. Quant au recrutement des contractuels, aucun critère fiable ; laxisme et clientélisme à ce point rois que certaines écoles se sont retrouvées en surplus, comme l’école du PK7, nantie de quatorze contractuels, quand d’autres établissements en manquaient d’évidence, comme ce fut le cas à Sokam ou Fass. Dans certains collèges, on a pu voir des bulletins de notes prêts à être distribués… avant même le début des épreuves ! Bref, le plus total laisser-aller.
L’IDEN n’a pas mieux fait : il aura embauché, pour la correction des copies, autant de contractuels que d’officiels, alors que plusieurs des premiers ne connaissent l’APC, au mieux, que de nom. Dans cette anarchie érigée en système, certains inspecteurs n’ont pas hésité à rafler les budgets des écoles. Et, quand les directeurs concernés sont venus réclamer leur dû, ils n’ont trouvé personne à qui s’adresser.
Au collège, le directeur, encore un parachuté mais, lui, d’un établissement de cent cinquante élèves, s’est retrouvé, à la tête d’un établissement de deux mille élèves, complètement débordé. Et le voilà aux deux poids, deux mesures des primes de craie : des profs qui n’existent que sur le papier – on ne les a, en tout cas, jamais, vus – en ont bénéficié, quand ceux qui étaient réellement en classe ont vu les leurs amputées jusqu’à cinquante pour cent ! Raison invoquée : absences…
Tel est, grosso modo, le sombre bilan de la gestion chaotique de l’Année de l’éducation au Trarza. Les résultats nationaux sont catastrophiques mais on ne cesse, pour autant pas, de nous rabattre les oreilles avec des slogans. Utiles, certes, pour commander les applaudissements mais totalement vains, si l’on entend vraiment gouverner…
Jiddou Hamoud