Trois questions à Tidiane Diouwara, président du Centre d’Information et de Promotion de l’Image d’une Nouvelle Afrique (CIPINA, basé à Genève): «En Mauritanie, la classe politique doit transcender ses divergences»

6 August, 2015 - 02:37

Le Calame : Vous venez d'assister en tant que président du CIPINA au deuxième forum mondial de la langue française qui s’est déroulé à Liège du 20 au 23 juillet au cours duquel vous avez animé un atelier. Sur quoi a-t-il porté ?

Tidiane Diouwara : Il a porté sur la question de l’intégration des migrants en Suisse. La suisse est un pays à part en Europe. Elle accueille environ 25% d’étrangers, dont la plupart viennent des pays voisins de la Suisse. Cependant, depuis le début des années 90, de plus en plus d’Africains viennent chercher protection dans ce pays. La plupart ne parlent pas français, allemand ou italien qui sont les langues principales de la Suisse. Notre atelier consistait à démontrer la relation qu’il y a entre la maîtrise de la langue française et la faculté de s’intégrer durablement dans la partie romande de la Suisse, là où le français est nécessaire, voire obligatoire. Cet atelier a démontré que les Africains rencontrent pratiquement les mêmes difficultés dans les pays européens. Notre Centre offre notamment des cours de français et de culture générale suisse aux Africains qui en ont besoin et qui vivent dans la région de Lausanne où cohabitent à peu près 160 nationalités, représentant 40 % de la population lausannoise, dont de nombreux Africains..

 

Pouvez nous présenter brièvement le CIPINA?

Le CIPINA (Centre d’Information et de Promotion de l’Image d’une Nouvelle Afrique) existe depuis 3 ans et a pour vocation de promouvoir une image positive de l’Afrique. Beaucoup de médias occidentaux diffusent très souvent des informations négatives sur l’Afrique (maladies, guerres, terrorisme, mauvaise gouvernance,..). Notre rôle est de dire que l’Afrique est le continent du futur, comme le démontrent toutes les études, en raison notamment de la jeunesse de sa population, de ses nombreuses ressources naturelles, et aussi de la qualité de ses hommes et de ses femmes qui sont de mieux en mieux formés aujourd’hui. Le CIPINA est parrainé par le président Abdou Diouf et a pour siège européen la ville de Lausanne, la capitale olympique. Il participe au rayonnement de la Francophonie dans le monde et est présent dans les forums internationaux pour faire entendre la voix de la Nouvelle Afrique, celle qui est décomplexée, ambitieuse et positive.

 

 Vous vivez en Suisse depuis plus de 20 ans. Comment vous voyez de loin la situation qui prévaut dans votre pays d’origine, la Mauritanie?

A priori, elle n’est pas pire que celle de la plupart des pays africains. J’étais au mois de mai dernier au Symposium international sur le dialogue interreligieux à Cotonou et ai eu l’occasion de discuter avec des délégués de toute l’Afrique. Le sentiment général est que dans chaque pays africain, il existe des difficultés, des plaintes de la part de la population.

En ce qui concerne notre pays, l’important est que notre classe politique puisse transcender ses divergences et trouver des solutions qui vont dans l’intérêt de notre peuple pluriel.

Propos recueillis à Liège par AOC