Entre Mohamed Ould Borboss et Samory Ould Bèye, le désamour est total. La guerre larvée entre les anciens compagnons d’armes continue de plus belle. En conférence de presse ce samedi 25 juillet au siège de son parti, Ould Borboss, qui se dit toujours être le président de Moustaqbal, a tiré à boulets rouges sur Ould Bèye dont il n’a dénoncé le dernier écart. « En raison de son impulsivité, Samory Ould Bèye manque d’objectivité et de discernement, il a osé aller demander aux autorités de nous interdire de nous réunir et de tenir une conférence de presse dans notre siège. Nous dirigeons ce parti. Il ne peut pas nous interdire de mener nos activités. Et nos militants qui croient en nous ne cessent de réaffirmer leur soutien à travers les différentes coordinations à l’intérieur du pays et continuent à répondre à nos appels. S’il (Samory) croit pouvoir nous faire interdire de nous rencontrer et de nous activer, il se f… un doigt dans l’œil ». Les autorités avaient reconsidéré leur décision quelques heures avant la conférence de presse intimant aux policiers en faction au siège d'El Mostaqbal de quitter les lieux.
Réagissant au délibéré de la Cour d’Appel, l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports trouve « paradoxal » le prononcé d’autant que cette juridiction n’a pas reçu des éléments de preuve de la part de la partie accusatrice qui fonde ses décisions sur des pseudos accusations de corruption et de tentatives de détourner El Mostaqbal de sa ligne directrice. "Il n’a pas d’harmonie entre le délibéré et les insinuations des partisans de Samory", dira Ould Borboss qui déplore que le juge ne l’ait pas entendu et ne lui a pas donné l’occasion de se défendre.
L’ancien maire d’El Mina a invité Ould Bèye à ne pas s’empresser et à attendre la décision de la Cour Suprême. En effet, Ould Borboss et ses partisans ont introduit un pourvoi en cassation auprès de cette juridiction à l’effet de « casser » le prononcé de la Cour d’Appel. Se disant confiant, Ould Borboss annonce la poursuite de sa lutte afin que ses droits soient préservés. « Nous souscrirons à la décision des autorités judiciaires». Il n’exclut pas de fonder une nouvelle formation politique si la décision de la Cour Suprême lui serait défavorable. « Nous n’allons pas rechigner. Nous aurons la latitude de créer un autre parti dans la légalité et agirons sous cette coupole. Nous ne sommes pas comme eux ».
Ould Borboss a révélé que Ould Bèye avait décliné la proposition de la commission consultative visant à les réconcilier et à les permettre de reprendre sur les nouvelles bases non sans rappeler que la base lui est restée idèle. « Le parti c’est les hommes et les femmes, les militants et non des textes. Nous avons les militants, les sympathisants qui à travers les différentes coordinations ne cessent de nous réaffirmer leur soutien ».