Vendredi soir aux environs de 4 heures du matin, je suis allé précipitamment aux urgences pour présenter un adolescent de seize ans que des maux indéfinis empêchaient de dormir. Sur le goudron situé juste en face de la porte d’entrée des urgences, malgré qu’il fasse si tard, un groupe de jeunes discutait à haute voix. Non loin d’eux, à quelques mètres trois gros chiens faisaient semblant de dormir. Et, sur le portail de l’une des rares pharmacies encore ouvertes, une jeune femme (malade mentale) consume tranquillement une cigarette. Je franchis la porte des urgences avec mon malade. Sans problèmes. Ce qui semble être le gardien et trois de ses amis boivent leur thé. Dans le hall des urgences, quelques accompagnateurs somnolent. Sans attendre que je le lui demande, un homme d’une soixantaine d’années, chapelet à la main m’indique la salle de consultations. J’y entre tenant mon malade. Personne. En sortant, je rencontre un jeune en blouse blanche à qui je demande la conduite à tenir. Il a quel âge me demande ce qui devrait être vraisemblablement un infirmier. Seize ans. Alors il peut consulter dans l’autre bureau. Là, un autre garçon cette fois en blouse bleue et écouteurs à l’oreille mit au moins deux à trois minutes avant de me répondre. C’est juste d’un doigt qu’il m’indiqua une pièce où il y avait deux jeunes hommes d’à peine trente ans qui discutaient. Ma présence tenant un malade ne les interpelle pas. Puis, l’un d’eux sort sans rien me dire. L’autre me confirme que c’est le médecin de garde. Je fis coucher mon malade sur un lit et commence à poursuivre le jeune docteur de salle en salle. Ce n’est qu’au bout de dix à quinze minutes qu’il se résolut enfin à commencer à consulter mon pauvre malade. Quelques questions et gestes d’usage puis une première ordonnance que je devrais aller payer dans une pharmacie de cession (se dit des pharmacies situées à l’intérieur de l’hôpital qui ne vendent que de modestes consommables aux prix modiques : gants ou seringues). A la fenêtre à trois quarts fermée la vendeuse me marmonne quelque chose en Hassanya. Rien compris. Un homme qui venait payer un produit m’expliqua que la machine refuse d’imprimer la facture. Mon ami ajoute que la femme est si fatiguée qu’elle n’arrive plus à bien articuler ni à bien se tenir. Elle meurt de sommeil. Finalement, mon ami et moi allâmes payer nos ordonnances à la pharmacie privée Zem Zem située juste en face de la porte principale du centre hospitalier national. Retour à la salle des soins. C’est le garçon aux écouteurs qui « pique » mon malade. Le jeune médecin a disparu. Sur un lit, une vieille femme Harratine est allongée. C’est bon dit une infirmière, elle attend de trouver le billet pour rentrer chez elle. Quand l’infirmier « piqueur » ordonne à mon malade de se lever, une infirmière qui parle l’un des plus mauvais Français qui m’a été donné d’écouter me tend une ordonnance de plus de quatre produits que le malade devrait commencer à consommer dés le retour à la maison. Avant d’aller, je propose à la vieille malade de la déposer chez elle. Mais elle semble préférer une autre solution : Son billet sonnant et trébuchant. Sans vraiment savoir qu’on n’a pas le choix dans le bien des gens. Elle fut quand même satisfaite. Ce n’est que vers cinq heures passées du matin que je quitte Al hamdoullillahi les urgences en pensant que le président Mohamed Ould Abdel Aziz devrait bien leur improviser une visite une nuit aux environs des trois heures ou quatre heures du matin. Sans la Mauritanienne ni le ministre de la santé. Sneiba.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !