Avec la publication la veille de l’Id d’El fitr des résultats du BEPC, l’issue de tous les examens nationaux est désormais connue : Un fiasco total sur toute la ligne. Impossible de dire autre chose. Les faits et les chiffres sont là. Le calcul (Regu’le) est imprescriptible (matedress) comme on dit chez nous. Au concours d’entrée en sixième, les taux de passage ont atteint cette année la barre des quatre vingt points (80) sur les deux cents (200). A Nouakchott, il suffisait pour un élève d’avoir quatre vingt cinq points (85) pour réussir. Et, malgré les nombreuses interférences des instituteurs surveillants et les comités ad hoc de correction/tricherie constitués par certains établissements privés aux abords des centres d’examen, c’est à peine si trente pour cent (30%) des candidats ont été admis au concours d’entrée en sixième. Pour le baccalauréat, c’est seulement 7,51% qui représentent 3341 candidats de plus de la quarantaine de mille toutes options confondues qui ont« entendu la balle » (admis) en session normale. Avec des moyennes qui frisent le ridicule comme celle du premier du BAC Technique qui n’était que de 11,96/20 et des prestations de certains centres qui font froid au dos comme le centre de Mbout qui n’a eu qu’un seul admis (1) sur ses 173 candidats. Au BEPC, le jury a été obligé de faire admettre des élèves avec des moyennes de 8 pour obtenir un pitoyable 11% d’admis sur tout le territoire national. Des preuves si quelqu’un en a encore besoin que le département de l’éducation s’enfonce de plus en plus. Et ce ne sont pas les 3000 contractuels recrutés mani militari dont 99% n’ont jamais dépassé le collège qui sauveront un système éducatif à 99% agonisant. Les milliards mal gérés du projet éducation /formation piloté par des profanes parachutés par de puissantes personnalités du pouvoir, les juteux marchés du livre scolaire (un milliard) et des infrastructures de complaisance (cinquantaine de collèges et centaines de classes) démographiquement et pédagogiquement indéfendables sont une manifestation incontestable du mauvais usage des biens publics. Le secteur de l’éducation ne marche pas. C’est tout simple. C’est tout grave. La démagogie et les beaux discours n’y feront rien. Il faut agir. Aux grands maux, les grands remèdes. Des reformes de fond pour des problèmes structurels. Des professionnels capables de concevoir des politiques et des stratégies salvatrices. En attendant que les premiers responsables (le président et son gouvernement) s’y mettent, les résultats ne surprennent personne. Qui sème le vent, récolte la tempête.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !