L’Union Pour la République, principal parti de la majorité présidentielle, a invité, à travers un communiqué publié mardi dernier, le gouvernement mauritanien à presser le pas en direction de la convocation du collège électoral pour le renouvellement des groupes A et B du Sénat, rapporte le site Saharamedias. L’UPR exhorte le pouvoir à parachever ainsi le processus électoral enclenché, en Mars 2014, avec les municipales, législatives, et présidentielle, en Juin de la même année. Le décret convoquant le collège électoral pourrait intervenir à la fin du mois béni du Ramadan dont la fête est prévue vendredi ou samedi prochain.
La demande intervient au moment où les tentatives de dialogue, entre le pouvoir et l’opposition, s’enlisent. En effet, malgré des engagements réitérés, à moult occasions, par les protagonistes, et les échanges de bons procédés qui en marquèrent les préliminaires, en Mai et Juin derniers, pouvoir et opposition peinent à enclencher le processus d’un dialogue que les Mauritaniens attendent depuis longtemps. Le « monsieur Dialogue » que le chef de l’Etat a désigné, en la personne de son ex-PM, le docteur Moulaye ould Mohamled Laghdhaf, semble se murer dans un silence troublant ou avoir pris des vacances d’été. A la question de savoir où en est justement ledit processus, Mahfoudh ould Bettah, le président du pôle politique du Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU), dit attendre que ce « monsieur dialogue rentre du Guidimakha où il était en tournée ». Depuis lors en effet, Ould Mohamed Laghdhaf qui accompagnait le président de la République dans sa tournée à l’intérieur du pays, n’a pas donné signe de vie.
A en croire certaines informations relayées par la presse, le Président ne serait plus « chaud » à aller au dialogue, depuis que le FNDU en a fait connaître sa « vision ». Le document remis à la délégation du pouvoir attend encore, à ce jour, des engagements du Président relatifs à des « mesures d’apaisement », « préalables » à l’amorce dudit processus. Tirant les leçons des malheureuses expériences précédentes en ce domaine, le FNDU exige des garanties écrites de la part du Président, lequel n’entend pas céder sur certains points, comme, entre autres, la dissolution du BASEP.
Les partielles du Sénat avaient été fixée au 14 Mars dernier, avant d’être reportées, le 4 Février, à une date indéterminée. Ce report avait été considéré comme un geste d’ouverture, en direction du FNDU auquel le président de la République avait tendu la main, depuis Chinguetti. Les nombreux candidats à la candidature du parti au pouvoir qui avaient commencé à se réchauffer avaient vite rangé leurs joggings, en l’attente d’une autre date. Trois mois plus tard, l’UPR relance donc le débat. Une manière d’exercer la pression sur l’opposition qui semble, cependant, d’autant moins intéressée par une élection sénatoriale, sauf la CUPAD et Tawassoul, qu’elle n’est pas représentée dans les conseils municipaux. Interrogé, mardi dernier, sur la sortie de l’UPR, Ould Bettah pense qu’il s’agit de tenter de mettre la pression sur le FNDU, en vain, précise-t-il au passage, pour les raisons sus-dites. Alors, tirailler à nouveau du côté des partis d’opposition qui participèrent aux élections municipales et législatives ? La convocation du collège électoral par le gouvernement viserait-elle, simplement, à rétablir une normalité élective, remuer le couteau dans les rangs de l’opposition ou… relancer le processus en panne ? Wait and see.
DL