Mariem Cheikh était en Europe fin juin pour dénoncer le harcèlement des autorités mauritaniennes contre les militants des droits de l’homme et notamment ceux du mouvement abolitionniste de l’IRA.
Arrêtée lors d’une manifestation pacifique de soutien à Biram Dah Abeid et ses compagnons emprisonnés, elle a purgé une peine préventive de 4 mois dans la prison pour femmes de Sebkha. Bien que condamnée à un an de prison avec sursis, elle a été libérée en mars dernier.
Aussitôt, elle a décidé de venir en Europe sensibiliser l’opinion publique et motiver les militants de l’IRA.
Après Rome, Frankfurt et Paris, elle était à Bruxelles pour témoigner.
Le 2 juillet, le vice président de la sous commission des Droits de l’Homme au Parlement européen, Mr Cristian Dan Preda, l’a reçue pendant près d’une heure. Durant cet échange, Mariem Cheikh a expliqué que le mouvement déclenché par l’IRA fait maintenant tâche d’huile, chaque composante d’une société basée sur les tribus réclame maintenant son droit, dénonce le racisme ambiant et le non accès des populations noires majoritaires aux postes administratifs, économiques, judiciaires malgré l’octroi des diplômes et compétences requis. Deux fois par semaine, les rues de Nouakchott sont envahies par des manifestants de plus en plus nombreux. La petite graine semée par Biram Dah Abeid pour le respect de la dignité humaine a bien pris racine et cela dérange de plus en plus un gouvernement cramponné à des prérogatives tribales dignes d’un autre âge.
De son côté, Mr Preda qui connaît bien la Mauritanie, a expliqué que dans le cadre de la Délégation Maghreb, ses relations avec ses collègues mauritaniens ne sont pas faciles. Leur dernière visite date de 2013 ce qui n’instaure pas un climat de réciprocité des contacts. Il n’ignore pas que les institutions mises en place, comme le Tribunal spécial instauré en 2013 pour juger des cas d’esclavage, n’est qu’une façade destinée à la « consommation extérieure », sans instruments juridiques adéquats, sans juges habilités. Et en guise de conclusion à la rencontre, Mr Preda encourage les militants de l’IRA en Europe à demander une évaluation de la résolution 2014/2999/RSP votée par le Parlement européen en décembre 2014 enjoignant le gouvernement mauritanien à libérer Biram Dah Abeid et ses amis.
Les associations et les journalistes belges qui ont eu la chance de rencontrer Mariem Cheikh durant son court séjour en Belgique ont apprécié la dignité et le courage de cette grande dame qui défend avec conviction et détermination la cause des Haratines et des Négro-Mauritaniens exclus des droits fondamentaux encore et toujours réservés à une élite tribale.
Communiqué de presse IRA Mauritanie en Belgique