Faits divers… Faits divers… Faits divers…

9 July, 2015 - 04:49

Les voleurs et le Ramadan

Durant le mois béni, presque tout le monde veille la nuit. Les rues grouillent de monde du fait de la chaleur. Les joueurs de football squattent les places publiques. Ce que les malfaiteurs n’apprécient guère car, l’obscurité de la nuit, c’est la bénédiction de leurs petites et grandes affaires. Les voilà donc obligés de changer de tactique. C’est désormais le matin de bonne heure qu’ils opèrent. Ils pénètrent dans les foyers au moment où ses occupants, morts de fatigue, commencent leur sommeil. Il y a quelques jours, un cambrioleur entre ainsi chez une famille endormie au quartier Oum El Mouminin du Carrefour. Il réussit à mettre la main sur une valise pleine d’argent et de bijoux et à s’enfuir, sans que personne ne se réveille. Plusieurs autres foyers, dans différents quartiers, ont été, eux aussi, victimes de cambriolage le matin, pendant leur sommeil.

Mais ce n’est pas tout. Un nouveau phénomène a fait son apparition. Pendant les prières de « Taraouh », des bandes de jeunes voyous se faufilent entre les rangs des prieuses, pour leur piquer sacs à main et téléphones portables. Ils ne ciblent que les mosquées censées abriter des femmes nanties, àTevragh Zeïna ou au Ksar. Pour parer à cela, c’est simple, mesdames : venez prier sans sac ni portable !

Les jeunes filles qui profitent des nuits de Ramadan pour faire du jogging sont, elles aussi, les cibles des jeunes délinquants qui les filent jusqu’à les coincer dans des coins isolés, les déplumer, agresser et, parfois, tenter de les violer.

 

Recrudescence des vols de voiture

Devenu routiniers chez nous, les vols de voiture ont diminué, les mois passés. On explique cette accalmie par l’incarcération de ses principaux ténors, comme Moïssa « Chassis » ou El Vervar, et l’effort accru de surveillance des autorités sécuritaires.

Mais, depuis deux semaines, le phénomène a repris de l’ampleur à Nouakchott. B.S. a garé sa Mercedes 200 devant la mosquée « rouge » de Bouhdida. Le temps de prier El ‘Icha et ressortir, le voici surpris par la disparition de son véhicule. Il le cherche depuis. Une Toyota Avensis a, elle aussi, été volée au vieux Ksar, très tôt la nuit. Plusieurs autres voitures – de type Mercedes surtout – ont été volées un peu partout dans la ville. Aux dernières nouvelles, aucune d’entre elles n’a, jusqu'à présent, pu être retrouvée. On craint donc qu’elles ne soient tombées entre les mains de filières spécialisées qui les transforment en pièces détachées, pour les écouler au marché ou les repeignent, pour les revendre dans les pays voisins. Rappelons que des véhicules saisis dans ces réseaux sont garées en divers commissariats de police de Nouakchott. Personne n’a pu les identifier tant leur métamorphose a été soignée…

 

Des boutiques de femmes mises à sac

Depuis le début du mois béni, des bandes de voleurs ciblent les boutiques de femmes à Arafat et Toujounine. B.K. et E.M.K. sont deux jeunes mères de famille qui viennent d’ouvrir un commerce de prêt-à-porter au quartier virage Ould Greïmich, à moins de deux cents mètres du commissariat de police d’Arafat 2 D.R.S. de la wilaya sud de Nouakchott. E.M.K. a voyagé à Dakar pour acheter les meilleures robes et chaussures de femmes et enfants, en plus de produits de beauté. B.K. a dépensé, elle aussi, beaucoup d’argent à l’achat de dizaines de voiles qu’elle a placés aux étals de la boutique, le samedi 27 Juin. Mais, la même nuit, les bandits sont tardivement passés piller les lieux. Le lendemain, vers treize heures, des voisins remarquent qu’une des portes de la boutique est entrouverte. B.K. n’a plus qu’àdresser l’amer constat. : la boutique, qui était pleine à craquer, est entièrement vide. Les voleurs ont même emporté les tapis ! En se rendant au commissariat pour déclarer le vol, elle apprend qu’une autre boutique de femmes du quartier a subi le même sort. Tout comme d’autres de la zone, on le saura plus tard. La police se voit vraiment incapable face à ce phénomène. « Nous ne pouvons rien pour vous, malheureusement », leur ont dit, dépités, les agents chargés d’enregistrer la plainte contre X qui se sont, tout de même, efforcés de consoler les deux femmes…

Mosy