Djiby Sow, le président de Kawtal N'gam Yellitaare a bénéficié, vendredi 26 Juin, de la liberté provisoire. Le Parquet ne s'est pas opposé à la demande formulée, par les conseils de Sow, pour « raisons médicales ». Cette mesure surprenante permettra, au président de Kawtal, condamné, en Janvier dernier, à deux ans de prison, de se soigner en toute sérénité.
Dans une déclaration rendue publique, Kawtal Ngam Yellitaare, réitère son « adhésion et sa souscription pleine et entière à la ligne de défense initialement adoptée, conjointement, avec les autres amis et frères combattants de la liberté et des droits de l’homme, le président Biram ould Dah ould Abeïd et son adjoint, Brahim ould Bilal, toujours arbitrairement séquestrés à Aleg, et dont Kawtal exige la libération immédiate et sans condition ».
Diby Sow était détenu, depuis Janvier dernier, dans le cadre du dossier de la caravane de Novembre 2014 contre les expropriations foncières et l’esclavage foncier, sur la rive mauritanienne de la vallée du fleuve Sénégal, « soumise à un vil régime de ségrégation raciale, caractérisé, entre autres, par une spoliation systématique des terres et un état d’exception étouffant, couvant l’esclavage, la discrimination raciale et la rapine », précise Kawtal.
L’organisation remercie le collectif des avocats qui s’est mobilisé pour la cause des détenus et, singulièrement, maître Fatimata Mbaye, présidente de l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH) qui a mis toutes ses compétences et ses moyens au service de la libération de Djiby Sow. Elle remercie également l’ensemble des organisations nationales et internationales, les institutions et représentations diplomatiques occidentales, notamment le bureau du Haut-commissariat des droits de l’homme des Nations Unies et l’ambassade des Etats Unis d’Amérique, ainsi que la presse indépendante nationale, pour leur élan de solidarité et soutien inestimables. Kawtal tient aussi à rendre hommage aux militants, sympathisants et amis de l’association, aussi bien à l’intérieur qu’en la diaspora mauritanienne à l’étranger. N’eût été la mobilisation de tous, le président Djibi Sow n’aurait pu recouvrir cette liberté. Liberté tronquée, mais liberté quand même !
Enfin Kawtal réitère son appel aux autorités mauritaniennes à lever le blocus et le système de colonisation que vivent les populations noires de la Vallée, à mettre en place les mécanismes nécessaires pour une saine gestion des affaires locales, sur la base du respect des spécificités culturelles, ethniques et politiques de la zone. Cela passe par le déploiement correct d’une administration civile, sécuritaire et militaire républicaines, reflétant la diversité du peuple mauritanien. Tout comme elle exige l’application stricte des lois, dans toute leur neutralité et impartialité, de manière égale et sans discrimination entre citoyens et communautés. Kawtal réaffirme son attachement et sa détermination à poursuivre son combat pacifique jusqu’à la réalisation de ces objectifs, seuls viables et garants d’une Mauritanie unitaire, stable et démocratique.
Notons enfin que l’ambassade des Etats-Unis a salué « la décision humanitaire, prise par le gouvernement de la Mauritanie, d'accorder une libération provisoire, pour raisons médicales, à Djby Sow, président de l'organisation de la société civile Kawtal Ngam Yelitare ». Et le communiqué de ladite association de conclure : « Nous attendons une décision sur la procédure d'appel de Djiby Sow et de ses codétenus, Biram ould Dah ould Abeïd et Brahim Bilal Ramdhane, respectivement président et vice-président d’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) ».