Il y a trente six ans qu’une junte militaire (Comité Militaire de Redressement National) composée de plusieurs officiers a renversé le premier régime civil de Mauritanie. Depuis lors, les coups d’état militaires n’ont pas arrêté. La Mauritanie devenant du coup une « référence » en la matière. Même si aujourd’hui, le dix juillet et le douze douze sont devenus des jours « normaux » qui passent inaperçus, ils restent cependant des dates symboliques dans l’histoire politique contemporaine de la république islamique de Mauritanie. Pour certains politiques, les problèmes du pays ont commencé depuis que la grande muette a commencé à trop parler et à s’inviter dans les affaires politiques. Le processus démocratique a commencé en 1991 avec l’avènement d’une nouvelle constitution ayant vocation à promouvoir le multipartisme. Le vent du sommet de la Baule a bien soufflé en Mauritanie. Les expériences démocratiques laissent à désirer puisqu’elles n’ont pas été totalement satisfaisantes. Les quelques acquis issus du processus ne résistent pas aux régulières secousses (coup d’état, rectification et autres) que des militaires organisés en CMJD, HCE ou HS (hors sujet) mènent pour rester dans l’envers et l’endroit du pouvoir. Aujourd’hui, trois semaines après la réélection de Mohamed Ould Abdel Aziz (putschiste récidiviste) reconverti en homme politique, la Mauritanie ne semble pas encore être au bout de ses peines. La preuve. Une crise implacable aplatit le pays. Les acteurs politiques de la majorité et de l’opposition se regardent en chiens de faïence. 10 juillet 78, 12/12/84, 3/8/05, 6/8/08, quatre putschs réussis et autres infinies tentatives de coups d’état ! Qui dit mieux ?