Regroupés au sein de la structure dénommée « La Marmite du Partage », dirigée par Khally Diallo, des jeunes volontaires ont décidé de reconduire, pour la quatrième année consécutive, l'opération Ramadan. En dépit des contraintes auxquelles ils font face, comme les difficultés dans la mobilisation des ressources financières, dues aux réticences des structures publiques et privées, la Marmite du Partage sillonnera, durant le mois de Ramadan, les quartiers périphériques de Nouakchott pour soulager les souffrances des populations. Samedi 20 juin, les humanitaires ont procédé au lancement de l'opération dans le quartier dit « Goudron Aziz » à Toujounine. Les populations de cette gazra sont venues assister à la rupture du jeûne et ont pu bénéficier de repas et de l'eau qui leur ont été gracieusement offerts.
« Dans ce quartier, le besoin est pressant, comme ailleurs dans la capitale », évalue Diallo. « L'année dernière, nous étions déjà ici. Les échos qui nous en parviennent nous réconfortent dans ce que nous faisons. En dépit de leur extrême pauvreté, les populations vivent dans la dignité. Nous mesurons à sa juste valeur le métissage culturel et l 'esprit de solidarité qui prévalent ». Gagnant en expérience, les initiateurs de la Marmite, renforcés par de nouvelles arrivées, ont donc soulagé, quelque peu ce samedi, les populations confrontées à la dure de la vie. Les inquiétudes de départ se sont dissipées. Sur le terrain, les volontaires, gonflés à bloc, se relayent.
« Notre action est un projet à long terme et strictement humanitaire. Nous espérons qu’elle soit le cordon ombilical qui liera tous les Mauritaniens », souhaite Khally Diallo. Il tire un bilan satisfaisant en termes d'actions entreprises sur fonds propres, que sont venues soutenir diverses bonnes volontés et un nombre limité de partenaires, au cours des trois dernières années : « Nous avons mis en marche ce projet. Nous avons démontré, aux yeux de tous, les capacités des jeunes à attirer l'attention de l'opinion sur le sort de nos compatriotes les plus démunis. Mais il reste beaucoup d'autres choses à réaliser, pour alléger les souffrances de nos proches ». Et le président de La Marmite du Partage de plaider pour une nouvelle réflexion sur l'humanitaire en Mauritanie.
Khaly Diallo se dit par ailleurs déçu du comportement de la présidente de la Communauté Urbaine de Nouakchott (CUN) qui « ne prend pas en charge les préoccupations des organisations humanitaires et oublie son rôle d'élue. Sans vouloir prendre parti », tient-il à préciser mais le président de La Marmite du Partage magnifie tout de même l'action d’Ahmed ould Hamza, durant son règne à la CUN, en faveur des différentes structures et de la population : « C'est un homme chaleureux et ouvert qui nous recevait, nous écoutait. Il faisait de son mieux et bien plus, pour tout le monde. Contrairement à Maty [mint Hamady]. La présidente de la CUN ne veut même pas nous donner des citernes d'eau, ni même la moindre barrière... Elle a tout supprimé et ne veut pas nous accompagner dans nos projets ».
En plus des repas et des kits alimentaires offerts aux nécessiteux, la Marmite du Partage, qui mobilise de larges franges de la jeunesse mauritanienne, mènera, les lundis et mercredis, des opérations « ronds-points », pour distribuer des dattes et des boissons aux usagers bloqués dans les embouteillages. Des moutons seront également distribués à des familles démunies, pour la Korité. Une opération similaire sera entreprise pour la fête de Tabaski, suite à l'organisation d'un gala destiné à récolter des fonds.
Thiam