Les Artistes Musiciens Mauritaniens subissent ces jours-ci, dans un silence assourdissant et une indifférence glaciale et désespérante, une injustice particulièrement exaspérante.
De fait, il s'agit de l'organisation d'élection qui vise à légitimer une "Union" pour une partie des musiciens en excluant leur majorité et les symboles porteurs de ce beau patrimoine commun.
Cette mascarade que vient de fêter le Ministère de la Culture et qui coïncide avec la fête de la Musique, synonyme de l'allégresse, de l'enthousiasme et de la gaieté ne fera que diviser plutôt que fédérer.
Les artistes les plus en vue, qui sont aujourd'hui exclus de cette "Union", sont en droit de se poser certaines questions :
* Est-il normal que la tutelle dont le rôle est de rassembler dans un cadre unique les détenteurs de ce patrimoine commun, impose une "union" pour une partie (bien docile) des musiciens au détriment de la majorité de ceux-ci qui ne demandent que le droit de participer à la mise en place de sa propre union?
* N'aurait-il pas été plutôt sage de jouer à l'apaisement en cette période où, plus que jamais, nous avons besoin de notre patrimoine comme réponse immunitaire face à une mondialisation qui nous impose ses stéréotypes?
* N'est-il pas grand temps d'adopter les membres de cette " composante culturelle "(pour ne pas dire caste!) comme citoyens à part entière et non de seconde zone ?
* Ne revient-il pas aux artistes de se prendre en charge pour la mise en place de leur propre Union ?
* Cette Association ou Union, ne relève-t-elle pas de la loi régissant les Organisations de la société Civile?
* La tutelle ne devrait-elle pas se limiter à l'encadrement et la supervision des élections du bureau de l'union et rester à égale distance de toutes les parties?
* Notre Tutelle ne nous a-t-elle pas accordé un délai de 45 jours afin que nous inscrivions ceux qui ne l'ont pas été et participer, sans exclusive, avec nos frères aux élections du bureau de cette Union ?
* Qu'est-il arrivé à notre tutelle pour renier sa décision ?
* N'y a-t-il pas anguille sous roche?
* A qui profite cette "union"?
En dépit de l'impétueux désir que nous avons affiché et des efforts considérables que nous avons déployés à l'effet de convaincre notre tutelle d'ouvrir les inscriptions, et sans exclusive, devant les dizaines d'artistes qui le revendiquaient, la tutelle décida, au mépris de la loi et du risque de la discorde au sein de cette " grande famille ", de créer " Sa propre Union des Artistes Musiciens de Mauritanie " et ce, dans des conditions on ne peut plus obscures, à travers l'élection des délégués et du bureau de " son Union ".
Notre tutelle a réussi, tout de même, à nous rappeler un certain Charles De Coster : " C'est, dit-il, une Terre (la Tutelle!) Où l'on sème la graine d'illusions, d'espérances folles et de promesses en l'air. "
Aujourd'hui, nous tirons la sonnette d'alarme et rappelons à notre tutelle que la légitimité qu'elle confère à "ses artistes" participe du mépris viscéral envers cette composante culturelle dont la seule faute est d'avoir été la mémoire vivante de ce peuple et le gardien de ses valeurs.
Enfin, ce qui est cousu de fil blanc, c'est que le nouveau bureau (avec tout le respect que nous avons pour ses membres artistes), qui aura en charge "la protection, la préservation et la valorisation de ce patrimoine commun à tous les mauritaniens, en plus de la défense des intérêts économiques, sociaux et artistiques de ses membres", a été choisi sur la base des plus beaux critères sauf ceux des compétences administratives ou managériales; du coup c'est une bonne partie de "votre" patrimoine, vous, qui en pâtira.
C'est dire que " le pas vers la dérision et la désunion n'en sera que ferme et assuré".
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.