Propulsé Commissaire à la Sécurité Alimentaire (CSA) par un décret présidentiel quelques jours seulement avant le vote aux élections municipales et législatives du 23 novembre 2013, comme si il y avait une relation de cause à effet, Sid’Ahmed Ould Babe doit sa promotion avant tout à sa collectivité tribale, laquelle avait interpellé le Président de la République lui faisant part de son indignation face aux choix exclusifs de l’UPR dans cette consultation.
Pire, la communauté, dont il est issu et qui avait toujours sa part dans la répartition du gâteau s’est vue retirer l’unique poste électif qu’elle occupait au niveau de la Moughataa de Oualata dont il est originaire ou sur laquelle il est comptabilisé. Ce fauteuil qui lui revenait traditionnellement a changé d’occupant. Voilà succinctement les principaux mobiles qui sont derrière la nomination de Sid’Ahmed Babe. L’irruption au sein du gouvernement de Ould Ehil Daoud, actuel ministre des affaires islamiques et de l’enseignement originelle et appartenant au même ensemble que Ould Babe, augurait de la sortie de celui-ci si l’on s’en tient à la règle des dosages. Beaucoup disent qu’il n’attendait que son heure. On lui a envoyé l’IGE mais l’affaire du camion bourré de produits alimentaires était la goutte qui a fait déborder le vase. Piégé (par qui ?) le CSA a été conseillé de faire comme ses prédécesseurs. Il passe à l’action mais ni l’art ni la manière avec lesquels la généreuse opération a été menée ne plaident en faveur du donateur.
Pris la main dans le sac, Ould Babe ne pouvait échapper aux mailles du filet de ses détracteurs qui, semble-t-il, ont contacté certains organes de presse, leur indiquant le lieu de la livraison des produits pour les filmer. Survient donc sans surprise le limogeage de cet ancien cadre du groupe BSA novice en matière de gestion qui s’est retrouvé par un concours de circonstance a la tête de la plus juteuse des boites. Il a été probablement victime de la guerre de lobbies qui gangrènent le système dans tout son sillage.
Il n’a fait que réitérer une tradition. Bonne ou mauvaise, c’est selon !
Mais l’histoire rampante de la rectification nous a appris que les limogés, écartés ou relevés, ne tardent pas à être remis en selle. Les exemples ne manquent pas : Englué dans l’imbroglio ploilitico-tribalo-financier, qui pouvait imaginer que Ould Raiss emporté, par l’affaire de la MAURISBANK, pourrait revenir un jour aux commandes?
Moustapha O/ Bechir
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !