Une fillette de huit ans violée par un quinquagénaire
Le viol est devenu un phénomène routinier. Chaque jour en apporte son lot, à Nouakchott et à l’intérieur du pays. On n‘a pas oublié le sadique violeur, qui ne cible que les fillettes en bas âge et continue à berner la police. Ce maniaque a l’habitude d’étrangler ses petites victimes avant de passer à l’acte. En 2005, il avait commis une dizaine de ces crimes. En 2006, quatre. En 2007, deux. Et le pire, peut-être, en 2008, avec le viol de la petite Fatimetou, à peine âgée d’une année et quelques mois. La pauvre enfant, qui a maintenant huit ans, souffre toujours des séquelles de cette abomination.
La ville de Boutilimit paraissait épargnée par ce phénomène. Elle en a reçu, hélas, sa première part, cette semaine. Une fillette de huit ans du quartier périphérique disparaissait de chez elle. Après d’actives recherches, on la retrouve inanimée au sud de la ville. Transportée d’urgence à l’hôpital Cheikh Hamed, les premiers examens établissent qu’elle a été violée. Mais elle reprend connaissance et déclare qu’elle a été forcée par un vieil homme qu’elle connaît, fit-elle, et dont elle peut décrire les traits. Il l’a entraînée hors de la ville pour abuser longuement d’elle. La police dresse alors et diffuse un portrait-robot du suspect. En vain, à l’heure où nous mettons sur presse. Selon la fillette, l’homme semble avoir dépassé la soixantaine et fréquentait le quartier ou elle habite. Mais nul ne l’a pas revu. Aurait-il fui après avoir commis son forfait ?
L’escroc de luxe
Le marché d’El Mina grouille d’habitude de monde, le matin vers onze heures. Le va-et-vient des clients, vendeurs et badauds provoque brouhaha. Un commerçant grossiste se démène, en compagnie de ses vendeurs, pour installer des pièces de tissu tout juste arrivées. Soudain, une odeur de parfum remplit l’atmosphère et une silhouette vêtue d’un beau boubou de bazin apparaît à la porte. « Salam aleikoum, je suis commerçant a Kiffa et je désire passer une grosse commande. Mais je suis très pressé de voyager et veux, en conséquence, que tout soit prêt aujourd’hui. Trente boubous de bazin Ezbi, cinquante chemises et pantalons, ainsi que vingt paires de chaussures ». La salive coule des babines du commerçant qui a accepte sans réfléchir, pour ne pas perdre ce si bon marché. Il ordonne aussitôt à ses vendeurs de commencer tri et emballage des marchandises, ordonne d’amener chaise et de servir thé à son riche client. Celui-ci s’installe juste à côté du comptoir. Le boutiquier et ses aides se mettent à l’ouvrage, de l’autre côté du magasin, sans prêter attention aux mouvements de leur hôte. Plusieurs autres clients se présentent entre temps mais on leur dit qu’on est occupé et ils s’en vont. Au deuxième verre de thé, le client sort son paquet de cigarettes pour, dit-il, fumer dehors. Un quart d’heure plus tard, l’emballage est terminé. Mais le client n’est pas encore revenu. Apres un autre quart d’heure, on envoie un vendeur à sa recherche. Celui-ci revient bientôt pour affirmer ne l’avoir pas vu dans tout le marché. « Il n’ya pas de doute », lance le commerçant, « il reviendra prendre livraison de sa marchandise ! » Et d’ouvrir tranquillement le tiroir-caisse de son commerce… pour constater que tout son contenu a disparu ! On crible en vain le marché au peigne fin. « Roulé dans la farine ! », se lamente le boutiquier qui jure, mais un peu tard, qu’on ne l’y reprendra plus.
Une terreur appelé Kabila
Au cours de la sanglante tentative de coup d’Etat du 8 Juin 2003, les gardes de la prison centrale avaient pris le large, effrayés par les déflagrations et tirs de la première nuit. Occasion pour les prisonniers de s’évader. Un groupe de récidivistes, dirigé par un gaillard d’un mètre quatre-vingt-dix et dont le poids dépasse quatre-vingt-dix kilos s’emparait, par force, de trois voitures et se dirigeait vers Sebkha. « Nous allons surprendre ces imbéciles de flics et leur donner une bonne leçon. Nous prendrons leurs armes avant d’aller pille la ville ! » Kabila, le fameux colosse de teint foncé, au crâne toujours rasé, reprenait du service !
Ce bandit de grand chemin, viré de l’armée, en 1994, pour délinquance, avait un compte à régler avec le commissariat de Sebkha 1. Deux années plus tôt, alors que ce bandit semait la terreur partout, les policiers ne voulaient pas l’arrêter par peur de représailles. Mais le téméraire brigadier Diakhité avait décidé d’épargner les populations des méfaits du criminel. Il avait demandé des volontaires pour l’accompagner dans cette dangereuse mission. Aucun de ses collègues n’y avait consenti. Il s’était alors dirigé vers la compagnie de police voisine. Deux jeunes stagiaires avaient accepté de lui prêter main forte et, le même jour, ils avaient, à eux trois, arrêté Kabila. Des militaires étaient intervenus pour essayer de libérer, de force, leur « classe » mais la gendarmerie s’y était fermement opposée.
Le jour de l’évasion, les cinquante éléments du commissariat étaient, heureusement, en consigne et armés. Aussi n’avaient-ils pas eu aucun problème à neutraliser les douze bandits et à les mettre au violon. Lorsque la situation revint à la normale, les gardes pénitentiaires vinrent récupérer leurs pensionnaires et les ramenèrent dans leur cellule. Kabila réussit à s’évader de nouveau de la prison civile, avec un autre groupe de prisonniers qui avaient creusé un tunnel jusqu’en dehors de l’enceinte. Il fut repris le lendemain par des éléments de la BRB. Kabila est actuellement chef de cour, au pénitencier d’Aleg ou il purge une peine de neuf ans.
Mosy