Vendredi 5 Juin, jour sombre pour le football mauritanien : Ahmed ould Yahya est reconduit, sans gloire, à la tête de la FFRIM. Ce fut une simple formalité, digne des anciens pays communistes, après le verrouillage du processus électoral permettant, au président sortant, de briguer un nouveau mandat. Seul candidat en lice, Ould Yahya n'avait pas jugé nécessaire de battre campagne, ne serait-ce que pour masquer l'unilatéralisme qui a enveloppé le processus.
Le scénario de la comédie était orchestré depuis des mois. Une journée funeste, donc, pour le football mauritanien fragilisé par de tels agissements. Les 32 délégués, véritables moutons de Panurge, viennent de donner, à Ould Lekwar, un chèque en blanc, passant outre la forte demande de l’opinion sportive, en tentant, grâce à une malicieuse feinte, de crédibiliser un scrutin décrié (29 voix pour le candidat unique contre un bulletin nul, un neutre et un absent). Manquant de courage, ces délégués, désormais comptables des errements de cette équipe, viennent de le plébisciter d'une rare manière. Si ce mandat n’est pas écourté, la catastrophe s’abattra fortement sur le football national.
A la tête d'une liste dénommée curieusement « La Relance », Ould Yahya, bénéficiant d'une protection « invisible », a réussi, pour le moment, à écraser tous ses potentiels adversaires. Les prochaines années de son mandat ne seront pas des plus faciles, surtout après le départ de Sepp Blatter. Le protégé du « petit suisse » se retrouve, à nouveau, dans une situation difficile. Avec le départ du grand mafiosi, c’est la fin de l’argent facile, principal attraction de plusieurs présidents de fédés, dont le nôtre, et l’imminence d’une période de disette. C’est la fin, également, de la protection accordée à certains, avec le « bétonnage » des fauteuils. Il n’est pas exclu que bon nombre d’anciens valets fassent leur Samsonite.