Entre le 28 mai et le 1er juin, date de la visite au Brakna du président Mohamed Ould Abdel Aziz, tout a marché miraculeusement pour les populations de la « cinquième ». La wilaya état belle. Les cadres étaient tous là. Tous bons. Tous disponibles. Toutes oreilles tendues. Comme dans toutes les autres wilayas, la mobilisation a été très forte. Les maisons, fermées depuis des mois voire années, ont été rouvertes. Mises à la disposition de tous. Viande. Boisson. Mini argent. Pas de problèmes. Tout marche bien. Oublié les aléas du dernier mauvais hivernage. L’école marche. La santé marche. Pas de soif. Pas de faim. Regardez les banderoles. Bienvenue. Une semaine après, les choses redeviennent ce qu’elles étaient. Le cheptel a besoin d’aliment. Les cadres sont repartis. Leurs maisons se sont refermées. Leurs gardiens souvent peu courtois ont repris du service. Les populations de Bouratt, de Dar Naim, de Wad Amour et autres Sangrava, adwabas Gawatt, Senoboussobé, Dar El Barka et environs souffrent d’un manque grave d’eau. Les chefs de services régionaux et leurs autorités ont poussé un ouf de soulagement. L'heure est au décompte. Les écoles ont vite refermé leurs portes. Tardivement cette année à cause de la visite. Les structures sanitaires (hôpital régional, dispensaires départementaux et points ruraux de santé) sont revenues à leurs vieilles habitudes. Les problèmes d’avant l’arrivée d’Aziz ont repris leur place : Les litiges fonciers dans les communes de Dar El Barka, Ould Birome et Dar El via. Le manque d’eau dans toute la partie de l’Aftout située dans le Brakna. L’abandon des cadres ressortissants de la wilaya de leur terroir. La rupture entre les élus et leurs populations. La mise en scène est terminée. Bye Bye. Jusqu’à la prochaine visite présidentielle. En attendant, les populations peuvent méditer cette morale de La Fontaine si à propos : Apprenez que la vie de tout flatteur dépend de celui qui l’écoute. Cette leçon vaut bien un bon accueil. Sans doute.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !