Suicide d’une quinquagénaire
Triste drame, voici quelques jours, en la troisième ville du pays, Kiffa, considérée comme la capitale de l’Est du pays. Au quartier sud qui jouxte l’aéroport, on s’inquiète un peu, dans la famille de madame S., une dame sans problèmes d’une cinquantaine d’années : le crépuscule est passé et elle n’est pas rentrée chez elle. Oh, se rassure-t-on, elle doit s’être attardée dans sa boutique, située non loin de la gare routière. Mais quelqu’un, tout juste rentré de la ville, informe la famille que l’échoppe est restée fermée toute la journée. La cabane de S. est également close, on cherche donc partout ailleurs, jusqu’à qu’un regard un peu plus attentif ne perçoive, par la fenêtre de la cabane, comme une masse suspendue au plafond. On force la porte et c’est la macabre découverte : c’est bien, hélas, la pauvre S. qui se balance, sans vie, au bout d’une corde. On informe les autorités qui viennent faire leur constat. Le médecin légiste ne tarde pas à confirmer l’hypothèse du suicide. Et les supputations s’animent : que s’est-il passé pour pousser cette dame, « en pleine possession de toutes ses facultés mentales », assurent tous ceux qui l’ont connue, à un tel acte de désespérance ?
L’auteur du rapt de la jeune fille écroué
Ainsi que nous le relations la semaine dernière, une jeune fille de Ten Soueïlim avait disparu de chez elle. Epaulée par les parents de la victime, la police finit par la retrouver, saine et sauve mais inconsciente, dans un appartement à la périphérie sud de la ville. Deux jours plus tard, la police met la main sur un suspect : Ould Zeïn, fraichement relâché de la prison de Nouadhibou. Dès sa sortie de taule, il a dévalisé un grand magasin, avec la complicité d’un autre récidiviste Ely « Zertouch », emportant une importante somme d’argent. Tous deux auraient kidnappé la jeune Y. Les proches de la jeune fille affirment qu’elle a été droguée. Les examens médicaux auxquels elle a été soumise, depuis, n’ont ni confirmé ni démenti cette assertion.
Bravo, en tout cas, aux éléments de recherche du commissariat de police d’Arafat 2 qui ont supervisé la traque d’Ould Zeïn et consorts ! Les bandits ont été déférés et écroués à la prison civile de Dar Naïm. Rappelons qu’Ould Zeïn se rendit tristement célèbre par une agression, en 2008, à Néma, en compagnie de Sidi Thioub. Au cours de cette opération, ces truands avaient assassiné une paisible octogénaire suédoise, madame la docteure Seïdel, qui avait choisi de vivre en Mauritanie.
Un officier de l’armée règle la circulation
Circuler en voiture à Nouakchott, la journée et au début de la nuit, relève de l’exploit. Des files et des files, plus souvent des entassements, de voitures passent des heures et des heures d’attente, dans une cacophonie de klaxons et d’injures, entre la capitale et le carrefour Madrid ou l’inverse. Quand ils daignent se montrer, les éléments du Groupement Général de la Sécurité Routière (GSSR) passent plus de temps à se chamailler avec les conducteurs qu’à régler la circulation et ceux d’entre eux qui en ont la volonté n’y réussissent qu’à grand peine. Combien de chauffards brûlent-ils les feux rouges, sous leurs yeux impuissants ? Fatalistes, nombre de ces soldats désertent ainsi leur poste, laissant la circulation se bloquer dans les grands carrefours.
C’était une telle situation, en ce quatrième journée de Ramadan – Mercredi 2 Juillet, donc– vers quatorze heure trente, au carrefour du mess des officiers. Un embouteillage indescriptible, sans précédent. Pas la moindre ombre d’un« homme de Mesgharou », comme sont surnommés, par la population, les membres du GGSR. Finalement, c’est un capitaine de l’armée qui va intervenir, plus de quarante minutes durant, pour remettre de l’ordre dans ce capharnaüm. Ni la fatigue ni l’exposition au soleil brûlant n’auront eu raison de ce vaillant officier qui a su répondre présent, en ce jeûne béni de Ramadan, à l’appel du devoir national. Que Dieu lui en rende le plus grand bien, amine !
Mosy