Le désormais ancien président du parti El Moustaqbal, Mohamed Ould Bourboss a été écarté par les instances de son parti réunies en congrès extraordinaire le 6 juillet 2014 à Nouakchott. Cette décision a suscité une grande polémique juridique sur la validité de la procédure par laquelle Ould Bourboss a été démis de ses fonctions de président de parti. Autant les participants au congrès extraordinaire considèrent la décision de normale, autant Ould Borboss estime que c’est une véritable mascarade et un hold up qui ne se fonde que sur des accusations totalement fausses et sans aucune preuve. La crise a commencé il y a quelques jours lorsque Ould Bourboss décide d’engager un dialogue avec le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Selon lui : « Aucun parti n’est né pour être de l’opposition éternellement ». Aussitôt la riposte ne se fait pas attendre. Les instances du parti, notamment son conseil national présidé par Samory Ould Bèye convoquent un congrès extraordinaire et renvoient sans autre forme de procès le président « dialogueur » qui annonce à qui veut l’entendre que le parti El Moustaqbal dont il réclame toujours la présidence a déjà franchi de grands pas dans le dialogue avec le pouvoir et que les jours à venir seront déterminants dans la réalisation des ambitions des militants d’El Moustaqbal. Côté couverture médiatique officielle, l’Agence Mauritanienne d’Information semble avoir choisi son camp en ne couvrant que les réclamations et les thèses du président évincé et en faisant motus et bouche cousue sur les arguments et activités de l’autre groupe. Comprenne qui voudra !
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».