La petite pluie tombée sur la capitale, vendredi dernier a démontré, une fois de plus, que cette manne céleste n’est pas la bienvenue à Nouakchott. Tous ceux qui sont sortis pour les courses ramadanesques ont constaté les dégâts, aussi bien au niveau de la circulation que dans les marchés de Sebkha et d’El Mina. Des lacs d’eau ont envahi le bitume et les ruelles des marchés où les visiteurs se bousculaient pour se frayer un passage. Le banco s’amoncelait sur les routes et ruelles et il fallait des acrobaties pour ne pas se salir les chaussures et les habits. Ceux qui ont retenu la leçon de l’été dernier ont sorti leurs bottes. Même les quartiers de la banlieue ont reçu leur part des désagréments.
Le petit Ngatamaaré (1er orage de l’hivernage en Pulaar) que la ville de Nouakchott vient de recevoir vient reposer, une fois encore, la précarité de cette capitale où le mot assainissement n’a presque aucun sens. Pas d’ouvrages de drainage et d’évacuation des eaux usées, des ordures ménagères et de fosses sceptiques. Il suffit de quelques gouttes de pluies pour que les pouvoirs publics se rappellent de leurs devoirs : avoir le courage et la détermination d’assainir notre capitale, vitrine de notre pays. Si ces pouvoirs ont failli, les citoyens, il faut le reconnaître, ne leur rendent pas la tâche facile. Chacun fait comme si le devoir de participer à l’édification d’une ville où il fait bon vivre ne lui incombe pas. L’incivisme est le principal mal qui ronge les mauritaniens. Alors ne faudrait-il pas, après plus de cinquante ans de laxisme, passer à la politique du bâton? Le gouvernement doit s’arrêter et ouvrir les yeux sur ce qui guette et menace la capitale qui croît de façon exponentielle et anarchique : problème d’ASSAINISSEMENT, risque de montée des eaux de la mer. N'est-il pas désormais temps de se doter d’une police municipale pour sévir contre les contrevenants?