C’est maintenant officiel, le président Mohamed Ould Abdel Aziz reprendra son bâton de pèlerin dés le 28 mai prochain. Les nouvelles visitations commenceront cette fois par la wilaya du Brakna. Depuis que cela a été déclaré officiellement, c’est le branle bas. Tout le Brakna bouge. Ses responsables politiques dont le fédéral, ses députés et sénateurs et parfois même certains de ses maires qui ont déserté le terrain depuis quelques temps battent le macadam et essaient de remobiliser les populations pour la visite présidentielle attendue. Les vielles méthodes prévalent toujours. Chaque tribu revisite ses troupes. Chaque département et commune interpellent ses présumés cadres. Tout est mis à contribution pour une forte mobilisation.
Le Wali tient réunion
Dés qu’il a été saisi officiellement de la nouvelle, le wali du Brakna a convoqué jeudi 7 mai les gens d’Aleg dans l’enceinte de la maison des jeunes pour leur passer le message. Plusieurs centaines de personnes ont répondu à l’appel. Pendant deux heures, chaque intervenant y est allé de ses propositions pour réserver, disent-ils, le plus grand accueil au président visiteur. Tous les représentants locaux des responsables et des groupes étaient là. Ce sont les ambassadeurs de ces hauts cadres de la moughataa qui n’ont plus d’yeux ni d’oreilles que pour le terroir. D’ailleurs il est fort probable que des hommes comme l’ADG de la SNIM, le ministre des finances et autres conseillers descendent rapidement superviser directement les préparatifs. Pour cette première réunion, la recommandation essentielle retenue est de commencer à mener des campagnes de nettoyage de la ville d’Aleg qui constitue la première étape de la visite de Mohamed Ould Abdel Aziz au Brakna.
L’éducation se prépare
Au niveau de la direction régionale de l’éducation nationale, c’est le « emporte ton père et laisse ta mère ». Le directeur ne sait plus où donner de la tête. Convocation in extremis de tous les inspecteurs départementaux. Réunions impromptus avec les chefs d’établissements. Les consignes sont claires. Des milliers de livres sont déversés dans les écoles. La carte scolaire est revue. Les instituteurs et les professeurs sont remobilisés dans les écoles, collèges et lycées déficitaires. Ils faut vite vite colmater les brèches. C’est la mise en scène habituelle pour que tout se passe bien le temps d’une visite.
La santé aussi
Au niveau de l’hôpital, ça bouge aussi. Il faut remettre les lits. Combler les déficits. Une nouvelle structure de dialyse est prévue. Alors le médecin est allé se former. Les infirmiers suivront. Les murs de l’édifice sont de nouveau repeints. Les personnels de la direction, du dispensaire, de l’hôpital sont remobilisés. Toute la situation est revue de fond en comble. L’essentiel est qu’au jour j tout soit prêt pour plaire au président. Comme dans le secteur de l’éducation, les responsables centraux du ministère de la santé sont en contact permanent avec leurs responsables régionaux afin que la mise en scène marche comme prévu.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !