Un citoyen victime d’agression criminelle
C’est à l’est et au sud-est de Nouakchott que l’insécurité se fait particulièrement ressentir. La plupart des quartiers de Toujounine, Arafat, et Tarhil sont confrontés, quotidiennement, àun taux élevé de criminalité et de délinquance. Plusieurs réseaux et bandes de malfaiteurs fréquentent ces lieux isolés et y fixent leurs repaires. Le quartier Bouhdida est le plus visé ces jours-ci. Vols, cambriolages et braquages y sont lot quotidien, malgré la proximité du commissariat de police de Toujounine 1. En certaines rues, des bandes agressent, chaque nuit, les passants et les délestent de tout.
Dimanche 26 Avril 2015, vers vingt-trois heures, Dey ould Beyrouk, 55 ans, rentre chez lui. Aux environs du lycée, il tombe sur une dangereuse bande de trois bandits qui lui vident les poches et lui assènent plusieurs coups de poignard. Les cris d’une femme, témoin de la scène, les font fuir alors que le pauvre Ould Beyrouk git à terre, baignant dans son sang. Evacué d’urgence à l’hôpital Cheikh Zayd, le voilà aux mains des chirurgiens qui s’emploient à le recoudre. Il reprendra conscience dans la matinée et ses jours ne semblent plus en danger. Quant à ses agresseurs, ils courent toujours dans la nature.
Rafle à Tevragh Zeïna
Les quartiers des Médina de la capitale et de Tevragh Zeïna sont, eux, les directions les plus prisées des malfaiteurs durant la journée. Ces bandits convergent surtout vers les banques et les grands centres commerciaux comme le marché Capitale et l’avenue « Charii Errizgh ».
Certains à l’affût des sacs de dame, d’autres profitant des foules et bousculades pour vider les poches. Une autre catégorie cible les clients qui retirent l’argent aux guichets des banques.
Au marché Capitale et au quartier commercial avoisinant Charii Errizgh, les postes détachés par le commissariat de police de Tevragh Zeïna 1 ne peuvent endiguer le flot de vols et, parfois, de braquages qui se comptent par dizaines, chaque jour. Des bandes, comme celle de « Lehnech » ou celle de Hassen « Zegueb », y rivalisent. Mais, tout dernièrement, le Commissariat Spécial de la Police Judiciaire (CSPJ) a décidé d’installer un poste fixe couvrant le marché et ses environs. Des éléments de la fameuse brigade d’élite y patrouillent ainsi, tout au long de la journée. Tout suspect ou récidiviste rencontré est aussitôt embarqué au commissariat. La nuit, des rondes sont effectuées. Des dizaines de suspects sont raflés. Au matin, on avertit ceux d’entre eux dépourvus d’antécédent de ne plus s’aventurer dans le coin, tandis qu’on défère les récidivistes au Parquet.
Du coup, les violons du CSPJ abritent, ces temps-ci, pas mal de voyous fichés par la police. Parmi ces gardés à vue, les fameux Daddi et Guerre, accusés de vol de dizaines de sacs de femmes, au marché Capitale.
Un marché dangereux
Le marché communément appelée « marché thieb-thieb » est le marché aux puces de Nouakchott. Non loin du grand marché de Sebkha, juste derrière le commissariat d’Arafat 2. C’est là où est écoulé, le matin, tout ce qui a été dérobé la nuit. La plupart de ses vendeurs sont d’anciens malfaiteurs « reconvertis ». Des dizaines de voyous y circulent, soit pour placer un butin, soit s’en faire un nouveau. Les sachets de poudre blanche y sont vendus sous cape. Il n’est pas rare que les transactions effectuées entre bandits dégénèrent en violentes bagarres, avec, parfois, des blessés graves. Et, en tout cas, occasion de pillage. A la moindre altercation, les vendeurs tirent les rideaux. Crimes et meurtres y sont monnaie courante. Malgré la proximité du poste de la police accolé au marché, beaucoup de bandits y flânent, en toute liberté, quoique certains soient officiellement recherchés. Cela n’empêche pas le marché « thieb-thieb » de rester très fréquenté. Les bourses les plus plates y peuvent trouver de beaux produits, à des prix défiant toute concurrence… et à condition de ne pas (se) poser (trop) de questions sur l’origine de ces étranges aubaines…
Mosy