Le Président de la République et sa suite sillonnent depuis le 20 et jusqu’au 23 avril 2015 la Wilaya de l’Assaba pour « s’enquérir de la situation des populations, lancer des projets d’utilité publics, et inaugurer d’autres». C’est en tout cas l’objectif affiché de la visite. Pour le faire croire, les médias officiels ne cessent de marteler à longueur de journées les slogans justifiant le périple et magnifiant sa portée, comme si on pouvait s’en douter ! Mais l’arbre présidentiel….. à palabres cache mal les véritables préoccupations des citoyens qui se perdent en conjectures à la recherche de conditions meilleures.
Des conditions que la Société Nationale de Distribution de Poissons…..d’avril qui précède le Président dans certaines cités urbaines inscrites au programme de la visite n’y changera pas beaucoup avec des sorties provoquées et circonscrites en fonction de l’arrivée du Président par ci ou son accueil par là.
A Kiffa, des citoyens lambda, une minorité de cadres et quelques élus (Tawassoul) n’y sont pas allées avec le dos de la cuillère (pas celle de Aziz en Arabie Saoudite objet d’un récent éditorial au CALAME). Saisissant l’opportunité, ces affranchis du joug, réfractaires au diktat ont rompu avec la langue de bois ou de sable-désertification oblige- en soumettant au Chef le lot quotidien de difficultés- qu’il n’est pas censé ignorer- dans lequel se débattent les populations de l’Assaba. Une kyrielle de doléances qui demandent satisfactions : le manque cruel d’eau, d’électricité, d’aliment de bétail, l’état défectueux des structures de santé et des services qu’ils prodiguent. A cela s’joute sous le chapitre de l’année de l’éducation : L’anarchie dans le recrutement des enseignants contractuels, l’omission volontaire de l’Instruction Religieuse (IR) des matières du Baccalauréat, une promesse non tenue, tempête un intervenant. Pour rappel : Il y a à peine deux mois le Ministère de l’Education Nationale a ventilé une circulaire augmentant les horaires, le coefficient et plaçant l’IR comme discipline à part entière au baccalauréat. Après la livraison des convocations aux candidats, ceux-ci découvrent que l’IR n’y figure pas ! Pourquoi le MEN s’était-il rétracté ? Qu’est ce qui a poussé les autorités à prendre la décision et qu’est ce qui les a contraints à l’abandonner….. dans le silence?
Beaucoup d’interrogations qui taraudent les esprits au sein de la Famille scolaire comme dans les milieux d’obédience islamistes. A l’origine de ce changement de cap, tout porte à croire que des injonctions de politiques étrangères ont fortement pesé pour faire basculer la balance…. Et contraint les décideurs à se renier.
Prenant la parole, le Président a lié la solution de la problématique d’eau à la réalisation du Projet de Voum Ligleyte toujours au stade des études. Une attente qui risque de perdurer. D’ici là vous aurez une perforeuse ….rassure le Chef. Un remède de cheval s’il en est.
Pour le reste des doléances, le guide éclairé ne propose que des promesses. Il s’agit pratiquement des mêmes promesses aux Hodhs. Du pareil au même. En attendant que le fleuve de paroles soit traduit en actes : les populations vont devoir rester sur leur soif.
Moustapha O/ Bechir