Dans une conférence de presse tenue ce jeudi 26 mars 2015 qu’il démarra par une agression verbale contre les journalistes, suivie d’un ordre d’interrompre la télédiffusion dans la pure tradition des plus petits dictateurs du tiers monde, le général Aziz a nié l’existence de prisonniers d’opinion dans ses geôles. Pour lui, Biram Ould Dah Ould Abeid, Brahim Ould Bilal, Djiby Sow, Boubacar Yatma, Hanana M’Borick, Brahim Jiddou, Yacoub Inalla et Sabar Houssein, seraient de vulgaires délinquants, ayant maille à partir avec la justice et dont il ne se rappelle même pas les peines qu’ils purgeaient ni les circonstances de leur arrestation. Pourtant, ils n’ont, eux, ni pillé les caisses de l’Etat par coteries interposées, ni accordé ou bénéficié d’appels d’offre publics de façon indue, ni échafaudé le projet de vendre la SNIM à la découpe et encore moins permis à leur épouse d’investir dans l’immobilier des grandes capitales européennes sur le compte du contribuable mauritanien.
Nous avons, à l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), suivi cette conférence de presse pour laquelle radios, télévisions publiques et privées ont été mobilisées et qui intervient pour clore une séquence de sorties carnavalesques, dignes du temps de son mentor Ould Taya, pendant lesquelles le Général a promené son cortège de grosses limousines dans les localités, victimes de la soif, de l’est du pays. Le moins qu’on puisse dire est que la montagne présidentielle a accouché d’une souris. Aziz nous a servi du Aziz, succession de coups de menton, de bégaiements, d’affirmations à l’emporte-pièce et d’approximations dans le maniement des chiffres et des concepts. A l’issue de cette mascarade de fin de règne, IRA tien à faire remarquer, à l’adresse de l’opinion nationale et internationale, les points suivants :
- De nombreux militants de droits de l’homme dont le Prix de l’ONU 2013, Biram Ould DAh Ould Abeid, continuent à moisir dans les prisons de Ould Abdel Aziz en violation caractérisée des conventions ratifiées par l’Etat mauritanien mais aussi en violation de la procédure judiciaire en cours en Mauritanie ; Certains prisonniers ont purgé la peine prononcée en première instance alors que leur procès en appel n’a pas encore été programmé, d’autres sont maintenus en détention hors de leur circonscription juridique ;
- Ces prisonniers ont été arrêtés suite à la dénonciation de l’esclavage, de l’esclavage foncier et du racisme d’Etat, abominations dont souffrent les Hratîn et les Négro-africains de Mauritanie. D’autres communautés, comme les Maalmin, souffrent de marginalisation et d’humiliation entretenues par l’Etat et la féodalité. L’un des membres de cette communauté, Monsieur Ould Mkheitir, est condamné à mort, sous des prétextes pseudo-religieux qui cachent mal la volonté des féodaux de mater toute tentative de remettre en cause leur ordre séculaire. Ce mode opératoire, fait de complaisance avec la frange la plus rétrograde et obscurantiste des prétendus Uléma, constitue le meilleur raccourci vers la prolifération du Jihadisme dans notre pays.
- Il est regrettable qu’à de rares exceptions, les journalistes sélectionnés pour assister à la conférence de presse de Aziz, aient passé sous silence ces questions primordiales pour la cohésion et la dignité des Mauritaniens.
- Rien ni personne ne nous détournera de la lutte pacifique pour l’avènement d’une Mauritanie juste et équitable. Cela passe nécessairement par l’abolition effective de l’esclavage et de l’esclavage foncier pour commencer et, dans l’immédiat, de la libération des prisonniers d’opinion.
La Commission de communication Le 30/03/2015