Suite aux attentats terroristes contre Charlie Hebdo, le 11 janvier dernier, bon nombre de figures politiques et intellectuelles françaises ont versé dans des surenchères ou délires islamophobes jamais atteintes en France. Monsieur Ahmedou Ould Moustapha en a sélectionné quelques unes de ces figures, les plus emblématiques, pour leur opposer une réponse graduelle, à cinq niveaux, afin de permettre aux lecteurs de mieux comprendre les vraies raisons de ce sentiment de haine contre l’Islam, distillé dans la société française bien avant ces attentats, qui constituent une sinistre occasion d’amplification, par les organismes sionistes qui l’entretiennent et qui exercent à cet effet une influence de plus en plus évidente sur les médias de façon générale et sur les politiciens français en particulier, si bien que des personnalités emblématiques commencent à s’en agacer, telles que Roland Dumas par exemple. La première, la deuxième et la troisième parties de cette réponse ont été publiées dans nos deux trois éditions. Nous vous livrons cette semaine l’avant dernière partie.
L’Islam est-il porteur de violence ?
Ce n’est donc pas le judaïsme qui est mis en cause, mais les actions subversives et l’orgueil démesuré des sionistes qui cultivent, dans la communauté juive, les fibres du sentiment d’appartenance religieuse pour élargir leur champ d’influence afin d’assouvir leur appétit de domination. Le Coran n’a jamais condamné les juifs en tant que tels, mais seulement ceux d’entre eux qui transgressent les prescriptions divines, celles-là même énoncées dans leurs propres Ecritures. Et sur ce point, ils sont au même pied d’égalité que les musulmans et les chrétiens qui transgressent les lois divines.
Lisons ce verset pour s’en convaincre :
« Les croyants, les adeptes du judaïsme, les chrétiens, les sabéens : tous ceux qui croient en Dieu et au Jour Dernier et font le bien seront rétribués par Dieu. Ils n’auront alors plus rien à craindre ni ne seront affligés. » (La Vache, verset 62. les croyants ici, ce sont les musulmans, adeptes de la nouvelle religion).
Cette promesse est également confirmée au chapitre La table servie (verset 69) et au chapitre Le Pèlerinage (verset 17), comme elle est confirmée à plusieurs reprises dans le corps du texte coranique. Mais on peut se demander : pourquoi des versets semblables en leur fond se répètent-ils dans le Coran ? Un autre verset répond à la question :
« Dieu a révélé un discours sublime, un Livre aux versets tout pareils et qui se font écho. Ceux qui craignent le Seigneur en sont saisis pour se fondre ensuite corps et âme en une paix ineffable au souvenir de Dieu. Telle est la grâce de Dieu par laquelle IL dirige vers Lui qui IL veut. Mais ceux qu’IL veut perdre nul ne saurait les garder ». (Les Groupes, verset 23).
Par ailleurs, après moult péripéties avec ces juifs et leurs alliés païens, dont plusieurs guerres fratricides aboutissant à la victoire du Prophètes et ses compagnons, l’Islam ne tint pas rigueur aux juifs des excès commis par certains fanatiques d’entre eux. Sur décision du Prophète, une éponge bienveillante fut passée sur tous les gestes, propos et actes agressives qui leur étaient reprochés. Mais n’en démordant jamais, après plusieurs confrontations armées que les juifs initièrent, en rompant unilatéralement des accords de paix, ils finirent par se faire repousser, d’abord vers le Yémen ensuite vers la Syrie. Pour autant, ils n’ont jamais été maltraités en tant que citoyens, l’islam les a toujours combattus seulement en position de légitime défense. Car, au-delà des Gens des Ecritures (juif et chrétiens qui croient en Dieu), le Coran interdit formellement d’inquiéter même les incrédules ou de les attaquer parce qu’ils sont incrédules ou agnostiques :
« S’ils se tiennent à l’écart, s’ils s’abstiennent de vous combattre, s’ils vous offrent la paix, Dieu ne vous donne plus alors aucune raison de lutter contre eux » (Les Femmes, verset 90)
Aussi, le Coran fait plus d’une fois reproche aux juifs d’avoir tués les prophètes qui leur étaient envoyés. Cependant, il les tint pour innocents du ‘’meurtre’’ de Jésus qui leur était imputé par les chrétiens. D’ailleurs, pour les musulmans ce meurtre n’eut jamais lieu :
«(…) Non ! Ils ne l’ont pas tué ni ne l’ont crucifié ; mais furent l’objet d’une illusion. Ceux qui disputèrent ensuite de sa mort sont demeurés en doute à son sujet : ils s’en tenaient, pour toute science, à des conjectures. En toute certitude ils ne l’ont pas tué » (Sourate Les Femmes, verset 155).
« Dieu l’a élevé à Lui… » (Les Femmes, Verset 156)
Ainsi, le Coran disculpe les juifs de ce prétendu meurtre dont ils sont accusés jusqu’à présent ; et on voit là une intervention providentielle en leur faveur, qui n’a jamais fait défaut au peuple juif dans les pays musulmans où il a toujours trouvé refuge de paix contre les persécutions et les inquisitions dirigées contre lui dans d’autres pays, notamment en Europe, aux siècles passés.
C’est parce que le Coran précise bien que l’Islam est la troisième force spirituelle du monothéisme avec ses deux devancières judaïque et chrétienne. Et c’est ainsi que la nature des rapports que les musulmans entretiendront, tout au long de l’histoire, avec « Les Gens du Livre » s’y trouve esquissée avant la lettre. Ces rapports doivent être pacifiques, humains et tolérants ; les musulmans trouvent tout à fait normale la coexistence des trois communautés : leurs différences et leurs divergences sont nécessaires au développement des uns et des autres. Lisons ce verset pour comprendre que Dieu veut plutôt éprouver les hommes en les mettant en situation de divergence :
« (…) A chacune de vous, nations, Nous avons donné un statut et assigné une voie qui lui est propre. Vous auriez formé une seule et même communauté si Dieu l’avait voulu. Mais IL entend vous mettre à l’épreuve par les dons divers qu’IL vous a faits. Ainsi rivalisez entre vous de vertus, courez vers les bonnes œuvres ! Vous ferez un jour retour à Dieu : IL vous expliquera Lui-même l’objet de vos divergences » (Sourate La Table Servie, verset 48).
C’est ainsi que le Coran invite, non pas à la violence mais au dialogue, pour dissiper ces divergences, comme indiqué dans les versets suivants, choisis parmi tant d’autres, où Dieu ordonne à son prophète de s’adresser aux Gens des Ecritures dans ces termes :
« Dis : O Gens des Ecritures, convenons les uns et les autres de ce point commun entre nous, à savoir de n’adorer que Dieu seul, sans Lui adjoindre d’associé, de ne pas nous prendre les uns les autres pour des divinités en dehors de Dieu. S’ils se refusent à l’évidence, dites leur : Soyez alors témoins qu’à Dieu seul nous nous soumettons ! » (Sourate Famille d’Imran Verset 64) ;
« Dis : Nous croyons en Dieu, en la révélation qui nous est faite ; en celles qu’avaient reçues Abraham, Ismaïl, Ishaq, Yacob et ses douze fils, en ce qui fut donné à Moïse, à Jésus et aux prophètes de la part de leur Seigneur. Nous ne faisons point distinction entre eux et nous nous soumettons entièrement à Lui. » (Famille d’Imran, verset 84) ;
Le caractère impératif de cette invitation au dialogue pacifique est sans équivoque et ne laisse place à aucune forme de terrorisme ou de violence au nom de la religion. Et dès le départ, Dieu précise bien à son Prophète la nature de sa mission :
« Rappelle, tu n’es là que pour rappeler. Tu n’as nul pouvoir de les contraindre à la foi. Quant à celui qui se détourne en mécréant, Dieu lui fera subir le plus grand des tourments… » (Sourate L’Epreuve Universelle, verset 22).
Au verset 17 de la sourate Le Pèlerinage, cette instruction s’applique à tout le monde, au-delà des Gens des Ecritures :
« Ceux qui croient en ce Livre, ceux qui pratiquent le judaïsme, les chrétiens, les mages, les païens, tous en vérité, seront départagés par Dieu au Jour du Jugement Dernier » (les mages étant les adeptes de l’indouisme ou de Bouddha).
Donc dialogue pacifique, car ‘’ Tu n’as nul pouvoir de les contraindre à la foi ‘’. Dieu ‘’dirige vers Lui qui IL veut’’. Et ‘’ceux qu’IL veut perdre nul ne saurait les garder’’.
C’est dans ce sens qu’IL s’adresse également aux chrétiens dans le verset suivant :
« Vous, Gens des Ecritures, ne soyez pas excessifs dans vos dogmes ! Efforcez-vous de dire uniquement la vérité à propos de Dieu ! Le Messie, Jésus, fils de Marie, est seulement l’Envoyé de Dieu, Son Verbe déposé dans le sein de Marie, un Esprit émanant du Seigneur ! Croyez en Dieu et en Ses Prophètes, mais ne parlez pas de Trinité ! Finissez-en : cela vaudra mieux pour vous. Dieu est foncièrement Un. A Lui ne plaise d’avoir un fils : Sa Gloire ne saurait y consentir. IL est le Maître des cieux et de la terre. IL répond à Lui seul de toute chose ». (Les Femmes, verset 171).
Les versets 15, 17et 19 de la sourate La Table Servie invoquent les Gens des Ecritures et Jésus Christ dans les mêmes termes, et il est important de noté que les chrétiens occupent également une place importante dans le Coran et qu’ils n’en sont nullement voués aux gémonies. Bien au contraire, le Coran leur manifeste même une sympathie évidente :
« L’on peut voir que les pires ennemis des croyants sont les juifs et les païens et que les plus prés de les aimer sont les chrétiens ; ils comptent parmi eux des prêtres, des moines et montrent pleins d’humilité. » (Table Servie, verset 82)(1)
Résumons : de tout ce qui précède et dans tout le corps du texte coranique, on ne voit nulle part un Islam porteur de violence ou inspirant le terrorisme. Et quand le premier ministre français, M. Manuel Valls, parle d’Islamo-fascisme, alors on a envie de lui dire que c’est absurde et insultant, et qu’il devrait plutôt lire le Coran ou, s’il n’en a pas envie, le livre du célèbre historien anglais De Lacy O’Leary qui écrit : « L’histoire démontre clairement que la légende des musulmans fanatiques parcourant le monde et imposant, à des nations conquises, l’Islam à la pointe de l’épée est l’un des mythes les plus absurdes que les historiens se sont jamais complus à répéter » (L’Islam à la croisée des chemins).
M. Manuel Valls devrait lire, en outre, le livre du célèbre philosophe français, Gustave Le Bon qui a écrit : » Les Califes du Prophète surent sacrifier aux intérêts de leur politique toute idée de conversion violente. Loin de chercher à imposer par la force leur croyance aux peuples soumis, comme on le répète toujours, ils déclarèrent partout vouloir respecter leur foi, leurs usages et leurs coutumes » (La Civilisation des Arabes, Sycomore – Paris).
Mais si le premier ministre français persiste à ne pas vouloir lire le Coran au sujet duquel le plus grand poète allemand, Goethe, a pourtant écrit : « Pendant de longues années, les prêtres de l’impiété nous ont privé de richesses du saint Coran et nous ont caché la grandeur de son prophète. Grace aux progrès de la science cette sottise a été dévoilée et ce livre extraordinaire a réussi à attirer l’attention de tous au point de devenir la base de la pensée » ;
et s’il ne veut pas non plus lire aucun des auteurs précités ou d’autres encore, tels que Victor Hugo, Jean Jacques Rousseau, Lamartine, Voltaire, etc. ; alors on pourrait lui conseiller d’écouter au moins le Centre de Communication Contre le Terrorisme (CTCC en anglais), un organisme officiel américain qui a publié, en 2008, un « document tirant les leçons da la faillite de la propagande américaine (orchestrée par le WINEP, lobby sioniste qui contrôle les médias américains) et fixant de nouvelles règles de vocabulaire ».
Alain Gresch du Monde Diplomatique en a publié quelques extraits sur son blog :
« Ne pas invoquer l’islam : bien que le réseau Al-Qaida utilise les sentiments religieux et essaie de tirer parti de la religion pour justifier ses actions, nous devrions le traiter (Al-Qaida) comme une organisation politique illégitime, à la fois terroriste et illégitime ».
« Ne pas toujours parler de l’identité musulmane : éviter de désigner chaque chose comme “musulmane”. Cela renforce le schéma “les USA contre l’islam” qu’Al-Qaida promeut. Soyons plus précis (égyptien, pakistanais) et plus descriptifs (la jeunesse de l’Asie du sud, les leaders de l’opinion arabe) chaque fois que c’est possible ». (…)
« Eviter les terminologies floues et insultantes : nous communiquons avec le public, nous ne voulons pas une confrontation avec lui. Ne l’insultons pas et n’ajoutons pas à la confusion en utilisant des termes comme “islamo-fascisme” qui sont considérés comme insultants par beaucoup de musulmans ».
Mais le premier ministre français, dans cette affaire en tout cas, ‘’n’a que faire des mises en garde du gouvernement américain’’.
Pourquoi donc Manuel Valls monte-t-il ce cheval de bataille, après que le gouvernement américain a donné instruction à ses fonctionnaires de ne plus utiliser des ‘’terminologies floues et insultantes’’ pour les musulmans ? Est-il un politicien à tout faire du lobby sioniste ?
De toute façon, il a déclaré être ‘’lié à Israël éternellement’’, il a même ajouté qu’il en était fier.
Seulement voilà : la véritable réponse à ces deux questions se trouve bien détaillée dans l’ouvrage de Paul-Eric Blanrue, historien « spécialisé dans la détection des mystifications », qui s’intitule : Sarkozy, Israël et les juifs (2009).
Cet ouvrage attire l’attention sur le danger que représente la nouvelle politique de la France à l’égard d’Israël et l’influence que le lobby sioniste exerce sur les politiciens français. Il n’a pu être ni édité ni publié en France, pourtant pays de la liberté d’expression, parce que ledit lobby y a opposé son véto. Il a été édité en Belgique et vendu en France par voie électronique sur commande personnelle…
Ce livre est en quelque sorte le binôme de celui du professeur américain Mearsheimer sur la forte influence des lobbys (WINEP et AIPAC) pro-israéliens qui contrôlent la politique étrangère des Etats-Unis. Ce professeur a été, lui aussi, banni des universités américaines après la publication de son livre, basé pourtant sur des témoignages actés et des recherches minutieuses…
(A suivre)
(1)Les exégètes rapportent, au sujet de ce verset et du suivant, l’histoire des moines chrétiens qui étaient venus à Médine pour s’informer sur l’islam. Ils étaient hébergés dans la Mosquée du Prophète, et entendant psalmodier le Coran, ils fondirent en larmes et se convertirent immédiatement. L’intensité du texte coranique et son caractère de ‘’ culte pur’’ n’avaient pas échappé à ces moines lettrés.