Poissons noyés

19 March, 2015 - 00:51

Ils étaient pourtant prévenus, les Snimois ! Ould Baya à la mairie de Zouérate, ça voulait dire quoi, cette odeur de poisson, sinon qu’il y avait anguille sous roche ? Vous croyez, peut-être, que notre Eclairage présidentiel ne savait pas, « là-haut », ce que tous les spéculateurs savaient, depuis des mois, à savoir l’imminence de l’offensive des Australiens et des Brésiliens, pour faire dégringoler les prix du marché et en conquérir ce qu’il leur échappait encore ? Vous croyez, peut-être que les menaces, à peine voilées, de Marius Kloppers, l'ancien CEO de la BHP, en Octobre 2012, sur le fer ouest-africain, étaient passées dans l’oreille d’un sourd ? Et lorsque se préparent les élections municipales de l’année suivante, où en était la tendance ?

Bref, Ould Baya à la mairie de Zouérate, c’était déjà la certitude que le petit peuple minier allait faire les frais de la « douloureuse » restructuration de la SNIM. Douloureuse, ça dépend pour qui. Il est très peu probable qu’Ould Oudaa et consorts se soient un tant soit peu resserré la ceinture, les deux derniers mois, et cela fait belle lurette que tout ce qui pouvait racler des réserves financières de l’entreprise a été soigneusement capitalisé, ailleurs : gouverner, c’est prévoir… Ce ne sont pas les experts du FADES ou de la BID qui me contrediront. On peut donc taxer, comptes en main, les ouvriers grévistes, qui défendent, eux, leur beefsteak, de dangereux extrémistes, mettant en danger la survie du fleuron de l’économie mauritanienne. Mouais. Mais qui croit ça ?

Bon. Alors, on va négocier. A la Mohamed ould Abdel Aziz, le fameux président des pauvres. Et qui mieux indiqué, pour noyer le poisson, que l’ex-directeur de la DSPCM, hein, je vous le demande ? On va donc en entendre des vertes et des pas mûres, les ouvriers chanter et déchanter, tout à tour, sinon simultanément, et puis, au bout du compte, ça serait, probablement, la faute à l’opposition… Sauf les quelques éventuelles miettes concédées, par notre bon Rectificateur, au bon moment, au bon endroit, aux bonnes personnes qu’il faut. Ça, c’est la cerise sur le gâteau et ça vaudra bien un troisième mandat, hein ? Pas vrai, les p’tits poissons ?

 

feylili