Depuis quelques mois, feu Moktar Ould Daddah, le président fondateur de cette République des sables est attaqué sur plusieurs fronts. Il a été traité, tour à tour, d’agent de l’impérialisme français, d’avoir fait de mauvais choix économiques et politiques et d’être népotiste. La liste des griefs est loin d’être exhaustive. Le dernier en date est Ahmed Baba Miské, qui fut pourtant son compagnon, avant que leurs chemins ne divergent pour des raisons sur lesquelles il est inutile de revenir. Ahmed Baba n’a pas fait dans la dentelle en affirmant, ni plus ni moins, sur une chaine de télévision privée, qu’il a ‘’menti’’ dans ses Mémoires. En dehors du respect pour les morts et leur mémoire que la bienséance recommande, il faut aurait été plus ‘poli’’ pour un homme de cet âge de ne pas verser dans la médisance et la polémique stérile. Quoi qu’on dise, Moktar est un père pour nous tous, le fondateur de ce pays à partir du néant et, à ce titre, mérite respect et considération éternels.
Ceux, parmi ses compagnons qui sont encore vivants, doivent réagir pour que celui qu’ils sont les seuls à connaitre réellement ne soit plus trainé dans la boue de la sorte. Bertrand Fessard de Foucault, que Moktar appelait affectueusement Ould Kaigé, vient de leur ouvrir la voie avec une série de témoignages dans Le Calame. Nous attendons les autres. Nos colonnes leur sont ouvertes.