
Dans la culture nationale il y a le caméléon. Un petit animal qui a la vertu de la coloration. Qui a le don de prendre la couleur de son milieu. Un peu comme l'eau qui prend la forme du récipient qui la contient ainsi que nos anciens maîtres nous l'ont appris dans l'une de nos inoubliables leçons de sciences. Exactement comme la bougie ou les cinq organes de sens ou les parties du corps humain et autres leçons des autres matières et vieilles disciplines de l'école. Du temps où les instituteurs étaient un modèle pour la société. Du temps où ces instituteurs étaient respectés. Du temps où leur fonction était encore régalienne. Nous sommes un peuple de caméléons. Adaptables. Contexuables. Formatables. Changeables. Taillables et corvéables. C'est selon ce disent ou pensent les gouvernants du moment. Des chambres d'enregistrement. Des caisses de résonnance. Des applaudisseurs attitrés rompus aux contradictions et aux paradoxes. Vivement la tribu, la région, le groupe et les cousins. Haro sur la tribu, la région, le groupe, les cousins. Vivement la gabegie, le détournement, la corruption, les malversations et les incongruités. Campagnes systémiques contre la gabegie, le détournement, la corruption, les malversations et les incongruités. Avec des peaux très dures. Des visages de fer. Des retournements spéctaculaires qui font rougir de honte les âmes les plus irréductibles. Ainsi, nous évoluons depuis 65 ans. Depuis la première indépendance avec le premier président. Ainsi nous continuons à nous adapter à prendre la forme du système que nous applaudissons. À ressasser à tue-tête ses moindres réflexions dans leurs moindres détails. Nous en sommes paradoxalement les premiers à n'en croire rien de tout cela. Anciennement nos anciens disaeint qu'il ne faut jamais tenir tête au Makhzen. Une autre manière d'être des girouettes. Ce que nous sommes par excellence. Salut!
Sneiba El Kory




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