À moins que…

12 November, 2025 - 00:51

On n’en attendait pas moins mais… mieux vaut tard que jamais ! Le Président l’a mis en exergue lors d’un speech prononcé à N’Beïket Lahwach et s’est montré ferme : tout fonctionnaire est un représentant de l’État, non seulement au bureau mais, également, en dehors de celui-ci. Il est donc inadmissible qu’il s’adonne à des pratiques que l’État reprouve. Sans la citer nommément, Ould Ghazouani fait une allusion à peine voilée à ce mal qui ronge la République : la tribu ; et qui a accompli un retour en force au cours des dernières années. Pour elle, les visites du Président à l’intérieur du pays sont des occasions rêvées de s’affirmer encore plus. Des défilés motorisés où l’on rivalise par le nombre de voitures sont organisées, des tentes dressées, des banderoles exposées et des affiches placardées en son nom… Pire, ses porte-paroles s’adressent directement à la presse (ou ce qui tient lieu) et ceux qui considèrent la leur exclue du gâteau que constituent les hautes fonctions n’hésitent pas à répercuter leurs jérémiades dans les réseaux sociaux. La coupe est désormais pleine et l’État ne pouvait plus continuer à rester les bras ballants face à un tel déferlement de bêtises. Il était grand temps que le Président tape du poing sur la table mais, dans certains cas où le corps est gangréné, les bonnes paroles ne suffisent plus. On se rappelle tous du fameux discours de Néma (tiens, tiens !) où Maaouya s’attaqua aux tribus, les accusant de tous les maux… avant qu’elles ne connaissent leur âge d’or sous son magistère ! Il avait certes besoin de leurs voix pour se faire élire, alors que pour celui qui ne brigue plus aucun suffrage, l’occasion est rêvée de laisser une empreinte dans l’histoire. À moins que…

 

                                                             Ahmed ould Cheikh