
Les chiffres issus des concertations du dialogue national confirment la sensibilité des dossiers liés à la mémoire nationale. Une large majorité des participants plaident pour que la Mauritanie fasse du règlement du passif humanitaire et de la lutte contre les séquelles de l’esclavage des priorités absolues. Les données publiées à l’issue des consultations du dialogue national révèlent un constat sans appel : 75 % des répondants estiment qu’il est urgent de traiter, en priorité, la question de l’esclavage et de ses séquelles, tandis que 72 % considèrent le règlement du passif humanitaire comme un enjeu central pour la cohésion et la stabilité du pays. Selon le coordinateur du dialogue, monsieur Moussa Fall, ces résultats traduisent une prise de conscience nationale autour de la nécessité d’aborder sans détour ces deux dossiers majeurs : «Les priorités exprimées par la majorité des parties », a-t-il déclaré, « renforcent notre conviction que les conditions sont désormais réunies pour un dialogue fructueux et sincère ».
Du côté des acteurs politiques, les partis de la majorité ont présenté une proposition commune, tandis que les formations de l’opposition parlementaire et plusieurs partis non représentés à l’Assemblée nationale ont également remis leurs contributions. Des indépendants ont pris part aux discussions, confirmant un large climat de convergence salué par le coordinateur. « Ce climat est encourageant. Il traduit une volonté de dialogue réelle et partagée », a ajouté monsieur Fall, tout en regrettant le retrait de certaines figures politiques. « J’ai dit à leurs responsables qu’il aurait été préférable de venir discuter avant de se retirer », a-t-il précisé. À travers ces chiffres, le dialogue national semble ouvrir une voie vers une reconnaissance collective des blessures du passé et une volonté partagée de réconciliation et de justice historique.