
Le budget d'un pays, c'est généralement beaucoup d'argent. Ici, chez nous il serait de plus d'un millier de milliards de nos très fameuses ouguiyas. C'est à dire que les coffre-forts de la banque centrale, de la Direction Générale du Trésor, du Budget, des Impôts, des Domaines, de la Douane et de toutes les autres institutions/assiettes sont pleins d'argent. Maintenant, la clé de répartition de cet argent est avec qui? C'est qui, qui décide de donner tel budget à telle institution ? Les députés ne font que passer comme une lettre à la poste toutes les couleuvres que l'on leur fait avaler avec délectation. Le millier de milliards est ainsi partagé. Chaque ministre ou ministère empoche son argent. Chaque coordination de projet. Enfin, chaque groupe trouve ses comptes. Puis on commence à décaisser, à engager les dépenses. à organiser les retraites aux flambeaux. à imaginer les techniques les plus rapides à dilapider les fonds. Il ya les traditionnels Séminaires. Les fameuses sessions de formation. Les missions et leurs corollaires : frais, location de voitures, carburant, pourboires et "pourmanger" . Il y a les honoraires des consultations des consultants qui consultent. Il ya les honoraires des experts façons qui " expertent" , il y a les honoraires et autres frais de prise en charge et perdium ou perdia ( en tout cas perte est là-bas) des " éminences grises " qui " communiquent ". Qui a déjà vu le film comment craquer un milliard de dollars en 24 heures ? Les 65 milliards de la Délégation de Taazour ne sont pas faciles à craquer ! Il faut avoir beaucoup d'imagination. Il faut tout absorber. Il faut tout engloutir. Il faut tout donner. Être très généreux. Surtout quand c'est facile de l'être avec ce qui ne vous appartient pas. Exactement comme le ministère de l'intérieur qui paye une armée de notables. Or, un notable c'est au bas mot un fossille de quelques 90 ans . Mais qui sait encore compter l'argent. Qui a une capacité extraordinaire de mobiliser les adwabas, campements et villages en période électorale et dont la " tête est cassée " sur le panégyrique des gouvernants du moment. Ceux qui pensent que notabilité et tribu ne riment pas avec démocratie et État de droit se trompent. Nous sommes dans un système de démocratie adaptative. Il y a trois choses qui font partie du patrimoine : les notables, le tir à la cible et la gabegie. Ceux qui veulent égaliser entre celui ou celle dont le père a été ministre en 1959 et celui dont le père n'a jamais été ministre, se trompent. Celui dont le père était déjà payé par les colons et celui dont le père n'a jamais perçu une ouguiya du Trésor national . Ne dit on pas que tel père, tel fils ou telle fille ? Alors : Travaillez, prenez de la peine et patientez, un jour votre tour viendra de devenir un notable payé à l'argent du contribuable ou votre fils ou fille deviendra ministre. Salut
Sneiba El Kory