"M. Larry André a beau être américain et, de surcroît, ambassadeur des Etats Unis d’Amérique, il n’en demeure pas moins qu’il reste assujetti à une obligation de réserve qui lui interdit de s’immiscer dans les affaires intérieures de son pays d’accréditation, en l’occurrence la Mauritanie. Cette situation est accentuée par les nombreuses appréhensions que la présence de ce diplomate parmi nous, nourrit auprès du public. Ici, tout le monde redoute que Son Excellence l’ambassadeur réédite les actions qu’il a commises au Soudan frère et qui ont abouti au démembrement de celui-ci.
Et tout ce que l’ambassadeur a fait depuis son arrivée en Mauritanie confirme son intention de désunir les Mauritaniens : dynamisation de l’antenne de la CIA à Nouakchott, intrusion dans les segments de la classe politique et de la société civile, développements des relations suspectes de l’ambassade avec les organisations extrémistes, participation de l’ambassadeur à de nombreuses manifestations politiques et sociales, multiples entretiens avec les dirigeants des mouvements extrémistes..etc..
Tout cela ne rassure pas quant à l’action que M. Larry André entend conduire en Mauritanie. Mais, à ce niveau, et parce qu’il n’a parlé que de l’esclavage dans son article, il y a lieu de lui souligner :
1- que l’esclavage est un phénomène général à toutes les ethnies de Mauritanie,
2- qu’il a tendance à disparaître de lui-même dans ce pays depuis le changement brutal de mode de vie occasionné par la sécheresse,
3- que si les Etats Unis n’arrivent depuis 150 ans à éliminer les séquelles de l’esclavage, l'ambassadeur devrait facilement comprendre que la Mauritanie continue d'éprouver des difficultés pour se débarrasser de cette tare,
4- que lui-même et son pays n’ont pas intérêt à foutre de la merde dans notre pays.
5- Que, depuis Guantanamo, Abu Gharib, les prisons secrètes et les massacres de populations civiles un peu partout, les Etats Unis d’Amérique ne font plus autorité en matière de respect de l’Homme et de ses droits et ne peuvent plus s'ériger en donneurs de leçons.
Cependant, en Mauritanie, nous sommes prêts à coopérer avec les Etats Unis mais seulement dans le respect de notre souveraineté et de nos valeurs. Et c’est à lui en tant qu’ambassadeur de contribuer au développement de nos relations en commençant d’abord par nous ramener l’aide américaine qui a disparu des écrans radars depuis près de 3 décennies et ensuite en s’abstenant de favoriser la désunion parmi nous.
Là, s’il étudie bien les données sur le terrain, il se rendra compte que la Mauritanie n’est pas le Soudan et que son démembrement relève de l’impossible parce que les terres appartiennent depuis des siècles à des gens qui n’accepteront jamais d’en être dépossédés".
Ely Ould Abdallah