Agir, enfin

1 October, 2025 - 06:23

Il y a quelques jours, le quotidien marocain Al Akhbar a rapporté un fait divers très particulier. Deux fonctionnaires marocains (un homme et une femme), employés dans une administration publique du célèbre quartier Agdal de Rabat, sont tombés dans les filets de la police grâce à un ressortissant mauritanien. Venu chercher un document – délivré, en principe, sans frais par ladite administration – notre compatriote s’est vu proposer, par les deux indélicats, de passer d’abord à la caisse pour pouvoir l’obtenir. Il appelle aussitôt un numéro vert destiné à recevoir les plaintes de ce genre. Le Parquet ordonne à la police de prendre contact avec lui. Aussitôt dit, aussitôt fait. Les limiers décident de l’utiliser comme appât et de mettre en place un traquenard pour prendre les deux rapaces la main dans le sac. Notre ressortissant fixe donc ainsi à ceux-ci un rendez-vous dans l’après-midi, pour leur remettre le montant. Au moment même où ils s’apprêtent à l’encaisser, les policiers font irruption et les arrêtent la main dans le sac. Présentés à la justice en comparution directe, ils ont été condamnés à quatre mois de prison ferme chacun. 

Une affaire qui devrait décourager les nombreux fonctionnaires encore enclins à exiger quelque dessous-de-table, en échange du service pour lequel l’État leur paye un salaire. Et que dire de nous ? Si un numéro vert comme celui-là est mis en place et la moindre dénonciation suivie d’effets, combien de nos agents se retrouveront-ils derrière les barreaux ? Il est indéniable que la corruption et la gabegie font partie des maux qui minent notre administration et, tant que des mesures radicales, dictées par une volonté politique inébranlable, ne seront pas prises, ces pratiques auront encore de beaux jours devant eux. Messieurs les dirigeants, faites quelque chose! Il n’est jamais trop tard pour bien faire, dit-on, mais il faut au moins commencer un jour ou l’autre ! Et le plus tôt sera certainement le mieux…

 

Ahmed ould Cheikh