
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme des migrants, Gehad Madi, a salué vendredi les efforts du gouvernement mauritanien pour faire face aux défis migratoires, tout en exhortant les autorités à mettre fin aux expulsions collectives et à renforcer la protection des droits fondamentaux des personnes en mobilité.
« Je félicite le gouvernement mauritanien d'avoir relevé les défis liés à la migration, notamment à travers l’adoption de lois contre la traite et le trafic de migrants, la création de centres d’accueil et le renforcement des opérations de recherche et de sauvetage en mer », a déclaré l’expert onusien à l’issue d’une visite officielle à Nouakchott.
Madi a toutefois souligné que des « écarts persistants » existaient entre le cadre juridique adopté par la Mauritanie et sa mise en œuvre sur le terrain. Selon lui, plusieurs témoignages recueillis font état « d’arrestations arbitraires, de détentions prolongées dans des conditions difficiles et d’expulsions collectives sans évaluation individuelle ni accès à une assistance juridique ».
L’expert a également exprimé ses préoccupations quant à la vulnérabilité particulière des femmes et des enfants migrants, exposés aux risques de violences, de séparations familiales et d’exploitation. Il a par ailleurs dénoncé des allégations de comportements discriminatoires visant des ressortissants d’Afrique subsaharienne de la part de certains agents de sécurité.
Parmi ses recommandations, le Rapporteur spécial appelle la Mauritanie à adopter une loi globale sur l’asile, à améliorer les conditions de détention, à simplifier l’accès aux permis de séjour, et à renforcer la formation des forces de sécurité en matière de droits humains. Il a aussi plaidé pour la mise en place de mécanismes de contrôle indépendants.
Madi a enfin insisté sur la nécessité d’un soutien accru de la communauté internationale, notamment au profit des agences humanitaires telles que le HCR et l’OIM, ainsi que des organisations de la société civile, afin de renforcer les capacités du pays face à l’augmentation des flux migratoires.
Le Rapporteur spécial s’est dit déterminé à poursuivre son dialogue avec les autorités mauritaniennes et les partenaires nationaux et internationaux « pour accompagner la mise en œuvre des réformes indispensables ».