Atelier CSVVDH: Trente cinq  ambassadeurs pour défendre la SR et l'égalité de genre

9 September, 2025 - 15:31
Le Comité de Solidarité des Victimes de Violation de Droits Humains (CSVVDH), en partenariat avec le programme WISH-WACA, a lancé ce lundi à Nouakchott un atelier de formation au profit de 35 jeunes ambassadeurs de la santé de la reproduction. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités des jeunes en matière de droits sexuels et reproductifs, avec pour ambition de les transformer en relais communautaires engagés et bien informés.

 

Durant cinq jours, ces jeunes venus de différentes régions bénéficieront de modules variés portant notamment sur les droits humains, la santé sexuelle et reproductive, les mécanismes de protection, l’accès aux services de santé, ainsi que les compétences de plaidoyer. L’objectif est de les doter d’outils concrets pour sensibiliser leurs pairs, lutter contre les discriminations et améliorer l’accès à l’information et aux soins.

Dans son discours d’ouverture, la présidente du CSVDH, Mme Sy née  Lalla Aïché Ouedraogo, a salué l’engagement des jeunes participants, soulignant leur rôle central dans la transformation sociale :« Cette formation vise à vous armer intellectuellement et humainement pour devenir des leaders du changement, porteurs des valeurs d’égalité, de respect et de dignité. Les défis en matière de santé reproductive sont encore nombreux, mais avec votre implication, nous croyons fermement qu’un avenir meilleur est possible. » Mme Sy a également insisté sur la nécessité d’un engagement continu de la jeunesse dans la défense des droits, tout en appelant les institutions à soutenir davantage ce type d’initiatives porteuses de solutions concrètes.

L’atelier bénéficie de l’appui technique de partenaires tels que IPAS, le Ministère de la Santé à travers le PNSR, ainsi que de la coordination régionale de WiLDAF-AO.

La rencontre, tenue à Nouakchott, s’inscrit dans la stratégie nationale visant à renforcer l’accès des jeunes et des communautés, notamment en zones vulnérables, à des services de santé reproductive de qualité et à promouvoir l’égalité de genre.

Former des « agents de changement »

Ces jeunes ambassadeurs seront outillés pour devenir de véritables agents de changement, porteurs de messages en faveur :

-des droits en santé sexuelle et reproductive (DSSR),

-de l’égalité de genre,

-de la lutte contre les violences basées sur le genre,

-et du leadership inclusif.

L’objectif, selon les organisateurs, est d’améliorer durablement l’accès des femmes et des filles, particulièrement celles vivant dans la pauvreté, en milieu rural ou en situation de marginalisation, aux services de santé sexuelle et reproductive.

Les participants recevront à l’issue de la formation des attestations, mais surtout une mission : être des ambassadeurs actifs sur le terrain, dans leurs communautés respectives, afin de promouvoir un accès équitable à la santé de la reproduction pour tous et toutes.

Un contexte marqué par des défis persistants

Dans son intervention, la présidente du CSVVDH, Mme  Sy Lalla Aichè Ouedraogo a rappelé que la Mauritanie, à l’instar de plusieurs pays de la région, fait face à des défis majeurs en matière de santé reproductive :

-un accès encore limité aux services de santé maternelle de qualité,

-la forte prévalence des mariages et grossesses précoces,

-les grossesses à risques,

-et les violences basées sur le genre (VBG).

Elle a souligné que ces obstacles « freinent l’exercice des droits fondamentaux des femmes et des filles et entravent leur pleine participation au développement socio-économique du pays ».

Un appel à la mobilisation collective

Mme Sy  a lancé un appel solennel à la mobilisation collective en faveur d’une éducation citoyenne massive : « Seule une action concertée et déterminée nous permettra d’améliorer durablement le vécu des jeunes, des femmes, et particulièrement de nos paysannes », a-t-elle déclaré.

Elle a remercié l’État mauritanien pour son appui constant, le partenaire WILDAF-AO pour son soutien financier, ainsi que l’ensemble des membres du consortium pour leur appui technique.

Vers un développement inclusif et durable

Le programme WISH2-WACA (2021-2025), en partenariat avec des organisations de la société civile comme le CSVVDH, contribue à l’alignement des politiques nationales, notamment la Stratégie de santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et adolescente (SRMNIA) et le Plan national de développement de la santé (PNDS).

À travers ces initiatives, la Mauritanie entend faire de la santé reproductive et de l’égalité de genre des leviers essentiels pour un développement durable, inclusif et respectueux des droits humains.

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 
               
 
                          Compte rendu THIAM Mamadou