Interview (presque) imaginaire avec le président Ghazouani

3 September, 2025 - 12:26

Le Calame : Assalamou aleykoum, Monsieur le président !

Le président Ghazwani : Aleykoum Essalam ! (Il commence à invoquer Allah et son Prophète (PBL) et récite plusieurs versets du Saint Coran pointant un doigt dans chaque direction cardinale…)

- C’est la première que vous vous entretenez avec un journal local….

- Pas tout-à-fait. J’ai quand même déjà tenu une conférence de presse avec la presse privée nationale. C’était quand déjà ?

- En Février 2020.

J’en tiendrai bientôt une autre, incha Allah.

- Quand ?

- En 2029.

- Mais c’est loin !

- Pas du tout ! Le temps s’écoule à une telle vitesse que je ne le vois pas passer. 2029, c’est demain. Je commence déjà à regretter la présidence.

- Mais vous êtes là encore pour quatre ans…

- 4 ans ? Je croyais que c’était quelques mois tellement ça va vite.

- Mais vous devez vous reposer après toutes ces années passées à servir votre pays…

- Qui vous dit que je suis fatigué ? Tout le monde me dit qu’il faut se reposer mais je me repose. Je dors, je dors…

- Avez-vous une idée de qui va vous remplacer ?

- Mais je suis encore là !

- Vous allez donc appliquer la règle du « j’y suis, j’y reste » ?

- Feu Mokhtar avait dit un jour que la présidence a un goût particulier. Il ne croyait pas si bien dire. D’ailleurs, elle a maintenant plus de goût (rires).

- N’est-il pas temps pour le pays de tourner la page des militaires ?

Quels militaires ? Moi, je ne suis plus militaire. Aziz, euh… n’en était plus un.

- En parlant d’Aziz, comptez-vous le gracier avant votre départ ?

- Euh…. J’ai trouvé le pays dans une situation difficile et nous travaillons à le remettre sur les rails.

- Vous arrive-t-il d’évoquer avec vos ministres la fin de votre second mandat et l’éventualité d’un troisième ?

On ne parle de corde dans la maison d’un pendu. C’est un sujet sensible en effet. Ils ne veulent évidemment pas que je parte. Il faut reconnaître que je ne suis pas insensible à leurs arguments mais chaque chose en son temps. Ne mettons pas la charrue avant les bœufs.

(Son aide de camp lui apporte un téléphone : c’est le PM et c’est urgent apparemment). Puis, après avoir raccroché :

- C’est encore Ould Djay qui se plaint que certains ministres n’appliquent pas ses consignes. Pourtant avec moi, ils sont gentils. Ils n’arrêtent pas de hocher la tête et même de rire sans raison.

- Biram et Samba Thiam continuent à réclamer la légalisation de leurs partis. Qu’attendez-vous pour les reconnaître ?

- C’est un dossier géré par le ministère de l’Intérieur et je n’interviens jamais dans le travail des ministres surtout s’ils le font bien.

- Vous allez assister à l’investiture de Sidi ould Tah à la BAD ?

- Effectivement. Je dois d’ailleurs vous laisser, je vais de ce pas à l’aéroport. Mon avion m’attend.

 

                                                            Propos (presque) recueillis par Ahmed ould Cheikh