
Règlement intérieur : le Conseil constitutionnel stoppe la dérive protectionniste
Le Conseil constitutionnel a porté un coup d’arrêt à ce qui ressemblait à un blindage politique du pouvoir. Dans un arrêt tranchant, il a invalidé plusieurs articles du nouveau règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui, sous couvert de protection des institutions, réduisaient considérablement la liberté d’expression des députés et leur capacité à contrôler l’action du gouvernement.
Les dispositions censurées — paragraphe 1 de l’article 80, paragraphe 6 de l’article 45 et dernière phrase du troisième paragraphe de l’article 55 — accordaient un statut de quasi intouchable au président du Parlement, au Premier ministre et aux ministres. Une sorte de « zone franche » contre les critiques, en totale contradiction avec les articles 2, 10, 42, 43 et 50 de la Constitution. Pour le Conseil, la responsabilité gouvernementale et le contrôle parlementaire ne sont pas négociables. La haute juridiction rappelle aussi qu’il existe déjà des lois, notamment celle sur la protection des symboles nationaux, pour encadrer le débat sans museler les élus.
Ce revers est intervenu après plusieurs semaines de polémiques où la majorité a défendu, bec et ongles, un texte que l’opposition qualifiait de « muselière législative». En retoquant ces articles, le Conseil constitutionnel ne se contente pas de défendre la lettre de la Constitution : il en protège l’esprit, celui d’un Parlement libre de débattre, de critiquer et de contrôler.
Inflation en Mauritanie : le panier des ménages alourdi par la flambée du sucre et des énergies domestiques
Après plusieurs mois d’accalmie, les prix repartent à la hausse en Mauritanie. Selon l’Agence nationale de la Statistique et de l’Analyse démographique et économique (ANSADE), l’indice des prix à la consommation (IPC)a grimpé de 1,1 % en Juillet par rapport à Juin. Sur un an, l’inflation s’établit désormais à 1,4 %, tirée à la fois par les importations et la production locale. Le choc le plus marquant concerne les produits alimentaires : sucre, confitures, miel, chocolat et pâtisseries ont bondi de 5,8 %, impactant directement le budget des ménages. Les coûts liés au logement et aux énergies domestiques – eau, gaz, électricité – augmentent eux aussi de 1,4 %, tandis que l’ameublement et l’entretien ménager progressent de 0,6 %, sous l’effet d’une envolée de 8 % des prix des meubles et travaux de rénovation.
Si les fruits (-1,0 %) et les céréales (-0,9 %) atténuent légèrement la hausse globale, la tendance reste préoccupante : l’inflation importée atteint 0,7 % sur douze mois, preuve que la Mauritanie n’échappe pas aux tensions des marchés internationaux. Plus persistante, l’inflation locale grimpe à 2,0 %, alimentée par la hausse des coûts de production et de distribution internes. Pour les ménages, cette hausse signifie un pouvoir d’achat sous pression, d’autant que l’inflation de base – hors énergie et produits frais – se maintient à 1 %, signe que la hausse des prix ne se limite pas aux postes volatils. Une situation qui pourrait forcer les autorités à ajuster leur politique économique, notamment en matière de soutien au pouvoir d’achat et de contrôle des prix.
Mauritanie : 1,5 million de tonnes de poissons pêchés en 2024, un record historique
Le secteur halieutique mauritanien signe une année exceptionnelle, conjuguant performances économiques et impact social majeur. La stratégie nationale d’aménagement et de développement durable des pêches maritimes (2020-2024) a porté ses fruits : 1,5 million de tonnes pêchées, plus d’un million exportés, et 41 milliards MRU de recettes.
Lors de la dernière conférence de presse après conseil des ministres, le ministre de la Pêche, des infrastructures maritimes et portuaires, Vadhili ould Sidaty ould Ahmed Louly, a mis en avant une gestion durable des ressources, le soutien de 300 000 emplois et la distribution gratuite de 55 tonnes de poissons aux populations. Parallèlement, un stock stratégique a été constitué et des investissements ont été engagés pour moderniser les infrastructures maritimes et aquatiques, confirmant la volonté du pays de faire de la pêche un pilier à la fois économique et social de son développement.