« Ne cachez pas votre témoignage. Quiconque le fait se rend coupable à l’égard de Dieu ». (Saint Coran, sourate 2, « La vache », verset 283). Le développement passe d’abord et avant tout par un système éducatif performant. Or, sur ce plan, notre faillite est patente. A constater la décadence continue de l’institution éducative en Mauritanie, il y a de quoi avoir des sueurs froides. L’éducation est pourtant un service public dont l’organisation et le fonctionnement sont assurés par l’Etat. Mais qu’est-ce que ce dernier a fait de l’héritage daddahien ? Hier adulée et enviée, pour avoir produit un nombre important de ressources humaines de valeur, notre école va à vau-l’eau et l’on peut se demander, à juste titre aujourd’hui, ce qui peut encore motiver un parent à envoyer son fils à l’école publique. Celle-ci traverse une crise structurelle grave qui met à nu la faillite de l’Etat. Le préscolaire n’est assuré que par le privé. La déficience de qualité est partout béante et le niveau de l’enseignement s’est effondré. Le taux d’achèvement constitue un énorme problème : 78,51% des Mauritaniens de moins de 20 ans ont abandonné l’école avant la fin du premier cycle de l’enseignement secondaire. Le nombre infime d’élèves qui ont la chance de décrocher le Bac, rejoint, en quasi-totalité, une université nationale réduite au rôle de garderie d’adultes, avec un taux d’échec en première et deuxième année qui dépasse les 80%. Quant aux rescapés qui obtiennent leur licence, ils sont, pour beaucoup, confrontés au problème tant décrié de l’inadéquation entre la formation et l’emploi. Ces tares souvent indexées n’ont que trop duré ! L’école mauritanienne croule sous le poids de ses innombrables problèmes. Hélas ! Trois fois hélas ! Quelle misère ! Un Etat qui ne réussit pas l’éducation de ses enfants peut-il espérer réussir autre chose ?
Ahmed Bezeïd ould Beyrouck
« Je n’écris pas comme d’autres préparent des coups d’Etat. Je ne convoite ni pouvoir ni honneur, je veux seulement dire, devant mon pays, ce que j’ai vu et ce que je pense ».