Un appel du cœur en faveur d’un ami

15 July, 2025 - 16:49

Jeudi dernier (10 juillet) ; j’ai réussi à rendre visite à un vieil ami : Bouh Demba, familièrement Beyouh. Je dis j’ai réussi parce que quelque chose d’inexplicable se dressait depuis plusieurs années contre cette visite. « Pas plus qu’hier je pensais à toi » m’affirme-t-il.
Il y a une bonne dizaine d’années, un AVC a failli l’emporter au moment de l’interruption du jeune du premier jour du ramadan. Depuis, une paralysie aux presque deux tiers de son corps le retenait à la maison dans un quartier populaire quelque part dans la Moughataa de Dar Naïm.
Lors de mes précédentes visites, il échangeait très aisément avec moi. Sa langue n’éprouvait pas de difficultés d’expression. D’ailleurs on se téléphonait souvent. L’autre jour, je me suis inquiété pour lui parce qu’une femme a répondu à sa place. Cette fois-ci, non seulement sa langue était en sérieuses difficultés, mais aussi sa vision s’était fortement abimée suite à une montée de sa tension à ce niveau. Son corps s’est complètement déprimé.
J’ai connu Beyouh au milieu des années 1970 au quotidien Chaab (Horizons aujourd’hui). C’était un brillant instituteur originaire de Moudjeria. Il brillait également par ses écrits dans ce quotidien après avoir bénéficié d’une disponibilité bien méritée. Considérant son sens élevé d’humour, il s’était beaucoup distingué dans la rubrique critique et humoristique du journal intitulée « Jouheinetou ». Le nom qui finira d’ailleurs par lui coller pour longtemps. Une fois suite à l’un de ses rubriques sur la gestion du port de l’Amitié, le port naissant de Nouakchott, feu Mohamed Mahmoud Ould Mah, son DG en ce moment, fit une fois irruption dans les locaux du journal à l’Imprimerie Nationale. Il cherchait, disait-il, une fille du nom de Jouheinetou pour lui régler son compte. Paniqué, Beyouh enterra sa petite taille parmi nous. Ould Mah s’en va après qu’on l’a dissuadé de l’absence ce jour-là de Jouhainetou. Il menaçait de revenir.
En dehors de moi, Beyouh était lié à de nombreux amis dont notamment un promotionnaire à lui du secondaire des années 50, Messaoud Ould Boulkheir et un promotionnaire à moi des années 70, Boydiel Ould Houmeid. Après son AVC, il m’a toujours réconforté par l’assistance et les visites répétées de ses deux amis. Il arrive même que les deux ses croisent chez lui par pur hasard.  C’était chez lui, autour de notre passionnant jeu de scrabble, que j’ai connu Messaoud Ould Boulkheir.
L’autre jour lors de ma dernière visite, je lui ai demandé l’état des relations avec ses deux anciens fidèles amis. Il me répondit, la gorge serrée, qu’elles ont cessé depuis longtemps. Je lui ai expliqué concernant notre ami Boydiel, que celui-ci souffrait énormément d’une maladie cardiaque qui le retenait souvent en France. Ce qui devrait affaiblir ses ressources financières. Même le retard et l’hésitation dans mes visites à moi s’expliquent pour l’essentiel par des raisons financières. C’est toujours embarrassant de rendre visite à un ami malade et dans le besoin sans lui apporter un minimum de soutien et d’aide matérielle. Pour Messaoud, je n’ai pas d’explications depuis son heureux rétablissement après une opération réussi au dos il y a plusieurs années aux Emirats Unis.
J’ai bien connu Beyouh mais j’ai peu connu sa forêt d’amis dans le temps. Il était aimable. Donc il attirait spontanément des amitiés sans limites ni dans le temps ni dans l’espace. Aujourd’hui Bouh Demba, Beyouh, a besoin plus qu’aucun moment, de ses amis.
Puisse mon appel du fond du cœur trouve écho parmi vous, anciens amis d’un ancien fidèle dans l’amitié, aussi parmi vous chers lecteurs de la toile !
Le contact de Bouh Demba : 46 43 66 15
 

A S Elmoctar