Comme un air de sabotage…

9 July, 2025 - 00:07

Après les ponts dits de l’Amitié, Taazour et El Haye Sakine, dont Nouakchott avait tant besoin pour désengorger une circulation devenue infernale, le président de la République a inauguré la semaine dernière plusieurs infrastructures, notamment la deuxième phase du projet Aftout ech-Charghi, une école dédiée aux métiers des mines, deux nouveaux sièges pour la protection civile et la direction générale des Archives nationales. Pour un pays comme le nôtre, encore en retard dans le domaine des infrastructures, on ne peut qu’applaudir, même s’il reste beaucoup  à accomplir, notamment dans les secteurs de l’eau et de l’énergie. Il n’est, en effet, pas normal qu’au 21ème siècle et malgré les énormes moyens mobilisés, aucune ville mauritanienne n’est autosuffisante en eau et électricité, y compris Nouakchott. Pire, des projets financés à coup de milliards sont souvent sabotés. Vous voulez des preuves ? En voici ! La réalisation de la première phase du projet Aftout ech-Charghi qui devait alimenter des dizaines de villages en eau potable s’est révélée catastrophique. Et lorsque le responsable d’une ONG a dénoncé cette situation, preuves à l’appui, il s’est retrouvé en prison. Financé gracieusement par la Chine, le pont de l’Amitié n’a rien à voir, question qualité, avec les deux autres ponts pour lesquels l’État a débloqué des milliards. Les amphithéâtres de l’Université deviennent une passoire à la première goutte de pluie. La faute à qui ? Aux cahiers de charges mal élaborés ? Aux bureaux de contrôle qui ferment les yeux ? Aux ministères qui débloquent les paiements sans s’assurer de la capacité de service ? Il y a en tout cas comme un air de sabotage dont n’hésitent pas à profiter certains. Jusqu’à quand ?

 

                                                            Ahmed ould Cheikh