Prés de 45 jours après le déclenchement de la grève des travailleurs de la SNIM à Zouerate, puis Nouadhibou, le Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU), un collectif regroupant 17 partis politiques, des centrales syndicales, organisations de la société civile et personnalités indépendantes, est entrée en lice.
Ce regroupement a exhorté le gouvernement à trouver sans délai une solution à la grève de ces milliers de travailleurs, mardi au cours d’une conférence de presse.
Maître Mahfoud Ould Bettah, président du pôle politique et ancien ministre « a déploré l’attitude irresponsable du gouvernement face à la mort inéluctable de la plus importante entreprise du pays. Un arrêt de travail de longue durée avec des répercussions catastrophiques prévisibles sur la vie économique et sociale du pays ».
Ce refus de créer les conditions d’un dialogue entre la direction de la SNIM et les travailleurs en grève est qualifié « de politique de fuite en avant, ponctuée par des déclarations provocatrices et des manœuvres visant à semer la division dans les rangs des grévistes ».
Le collectif a par ailleurs proclamé sa solidarité avec les grévistes de Zouerate et Nouadhibou (villes du Nord) dont les revendications sont «légitimes ».
Pour le FNDU, ce refus des autorités mauritaniennes de créer les conditions d’une négociation sincères entre la direction de la SNIM et les travailleurs illustre une absence totale de culture et de tradition du dialogue, qui autorise à douter de sa bonne foi par rapport à une offre de larges consultations politiques faite le 04 janvier dernier par le président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Les travailleurs de la SNIM réclament la mise en œuvre d’un accord relatif à une augmentation de salaires et des primes de productivité, signé en mai 2014 et devant produire ses effets depuis le mois d’octobre 2014.
Avec plus de 5000 travailleurs, la SNIM est le premier employeur après l’Etat de Mauritanie.
Elle contribue pour prés du 1/3 au budget de l’Etat qui détient 70% de ses actions.
Au cours de l’année 2014, le prix du minerai de fer dont la société mauritanienne occupe le rang de 2é exportateur en Afrique, a perdu plus de 50% de sa valeur.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !